Héritage

Rien n’a changé. Les partis politiques de l’arène congolaise peinent à survivre à la disparition de leurs fondateurs. Autant dire que les mécanismes internes de leur fonctionnement ne sont pas aussi huilés qu’on le pense. A chaque fois, les problèmes de succession se posent avec une telle acuité qu’on se demande pourquoi ces organisations ne mettent pas en application les statuts et autres textes fondamentaux qui les régissent.  

A l’UDH-Yuki, parti du regretté Guy-Brice Parfait Kolélas, le fort attachement que ses proches collaborateurs extériorisaient à l’occasion de rassemblements publics à Brazzaville, il y a encore quelques mois, est désormais à l’épreuve. A ce jour, les potentiels héritiers ne se sont pas toujours accordés pour débattre du calendrier de restructuration de leur formation politique. Au risque de ne pas profiter des élections législatives et locales prévues en juillet pour en faire le point de départ d’une nouvelle étape.  

Depuis plusieurs semaines, le divertissement se poursuit. Tantôt un communiqué diffusé dans la presse invite au rassemblement, tantôt un autre appelle à la tenue de la Convention nationale du parti ; tantôt enfin, des voix s’élèvent pour annoncer le ralliement des dirigeants de Yuki au Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral, considéré comme le parti « mère » des dissidents ayant tous par le passé évolué au côté du patriarche, Bernard Kolélas.

L’engouement observé la semaine dernière, lors des manifestations marquant le premier anniversaire de la disparition du président de l’UDH-Yuki, se traduira-t-il par un retour à la concertation de ses héritiers ? Les jours prochains diront si ce parti a (re)gagné la confiance de sa base ou, au contraire, éclatera comme l’ont été beaucoup d’autres lors du rappel à Dieu de leur géniteur. Une chose est sûre : notre écosystème politique actuel est peut-être celui que nous méritons, il nous faut suffisamment l’éprouver avant d’espérer en tirer les grands bénéfices.