Alerte à l'eau

Bondé plus que d’ordinaire, le niveau des eaux du fleuve Congo, de ses affluents et de très nombreuses rivières à travers le pays a endeuillé les familles et causé d’importants dégâts matériels dans six départements. Brazzaville, Pointe-Noire, la Likouala, la Sangha, les Plateaux et la Cuvette ont ainsi été déclarés zones d’urgence humanitaire par le gouvernement préoccupé désormais d’apporter l’aide qu’il faut à la population en difficulté.

Au regard de l’ampleur des désastres, les deux milliards et demi de francs CFA débloqués par l’exécutif ne serviront qu’à couvrir les besoins essentiels des sinistrées. Comme cela a été le cas lors du drame du stade d’Ornano, le 20 novembre, la prise en charge par l’Etat des frais d’inhumation soulage un tant soit peu les familles affligées.    

A terme, une évaluation de terrain permettra d’estimer le coût global des pertes subies par les particuliers mais aussi par les structures publiques. Au vu de quoi se posera le problème de la réparation des dégâts si tant est que les zones affectées se prêteront de nouveau à accueillir les maisons d’habitation, les dispensaires, les écoles et administrations. Car au fur et à mesure que les précipitations s’enchaînent, les sols se dégradent et ajoutent à la fragilité des espaces habitables.

En revanche, un autre danger guette plus d’un Congolais : la tendance à s’installer sur des terrains qui, à première vue, ne garantissent pas que l’on y restera longtemps après y avoir bâti sa maison. Une fois de plus, la responsabilité se situe à deux niveaux. Parce ce qu’il doit mieux gérer le domaine public dont il est par essence le garant, l’Etat avec ses différents démembrements est appelé à ne pas faiblir ; et parce que construire sur du sable mouvant est un investissement à somme nulle, le citoyen doit de son côté être capable de discernement.

Les conséquences des averses des dernières semaines au Congo et ailleurs dans le monde donnent à la problématique du changement climatique un écho qu’il importe d’amplifier parmi les citoyens.