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La ‘‘jeunesse éveillée’’ : fondement de l’avenir africainMardi 29 Juillet 2025 - 18:11
La dédicace du prix reçu par le Pr Théophile Obenga à la jeunesse africaine éveillée pose une question fondamentale : quel avenir pour l’Afrique ? Et surtout, qui portera cet avenir ? La réponse, aujourd’hui plus que jamais, repose sur la jeunesse. Mais pas n’importe quelle jeunesse. Ce que le Pr Théophile Obenga appelle de ses vœux, et à qui un hommage national vient d’être rendu, c’est une ‘‘jeunesse éveillée’’. En effet, qu’est-ce qu’une ‘‘jeunesse éveillée’’ ? Nous avons eu dans le passé une jeunesse disciplinée et militante porteuse d’idées révolutionnaires. Aujourd’hui, ce que nous voulons, c’est une jeunesse capable de constituer une citoyenneté nouvelle et responsable, c’est une ‘‘jeunesse éveillée’’. C’est une jeunesse lucide, formée, consciente des enjeux de son temps et portée par la volonté de bâtir des États solides, des économies résilientes et souveraines. Contrairement à une autre jeunesse que l’on pourrait qualifier d’ ‘‘endormie’’, c’est-à-dire celle qui consomme passivement les stéréotypes étrangers pour revendiquer une identité qui ne correspond pas à l’avenir que nous voulons pour notre pays. Cette jeunesse on la trouve dans les milieux criminogènes, dans les diasporas fondeuses et quelquefois d’immigration clandestine et de terrorisme. La jeunesse que nous voulons : c’est une jeunesse à l’image des générations asiatiques ayant autrefois quitté leur continent pour apprendre en Occident, revient ensuite armée de connaissances, de technologies, de savoir-faire et de savoir-être pour transformer leur pays en puissances émergentes. Les dragons et tigres asiatiques tels que Singapour, Taïwan, la Corée du Sud, la Malaisie ou encore l’Indonésie ne sont pas nés par hasard. Leur succès repose en grande partie sur une génération instruite, disciplinée et déterminée à faire de leur pays des pôles de développement. Pourquoi l’Afrique ne pourrait-elle pas suivre cet exemple ? Pour cela, nous devons impérativement investir dans la formation. Nos universités doivent devenir de véritables centres d’excellence bien construits, bien équipés et orientés vers les défis réels du développement. Car la première richesse d’un pays n’est pas constituée par ses ressources naturelles (mines, pétrole, bois) mais par sa ressource humaine. Une ‘‘jeunesse éveillée’’, c’est une jeunesse capable d’interroger le passé, de comprendre les luttes et les erreurs des générations précédentes, et de poser les fondations solides d’un futur durable et prospère. Elle ne peut se construire dans l’ignorance ou la complaisance, mais dans la rigueur, la curiosité et la foi en ses capacités. Bâtir une économie diversifiée, sortir du piège de la mono-industrie extractive, créer de la valeur, de la technologie, des emplois : tout cela ne sera possible qu’à la condition de former des jeunes autonomes, compétents et responsables. L’hommage rendu au Pr Théophile Obenga est aussi un appel à la conscience africaine : à tous les dirigeants, éducateurs, familles et jeunes eux-mêmes. L’Afrique n’a pas besoin d’être sauvée : elle doit être construite, et ce travail revient à la jeunesse. C’est cette jeunesse-là, la ‘‘jeunesse éveillée’’, qui portera notre continent vers l’avenir. Emmanuel Mbengue Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |