Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
Au cœur de septembreSamedi 13 Septembre 2025 - 17:13 Que nous livrera ce mois de septembre, charnière, chez nous au Congo, entre la saison sèche et la saison des pluies, plus loin, en Europe et ailleurs, entre l'été et l'automne, chez les peuples du monde dits libres, entre les valeurs de justice dont se fait l'écho le concert des nations à propos des souffrances de la Palestine et des impératifs de survie exprimés en toute légalité par Israël ? Au début de ce neuvième mois de l'année en effet, il parait encore difficile de reprendre à son compte les paroles de la sublime voix chantante de Nana Mouskouri : « … Chaque septembre, ma vie est plus tendre, plus belle… ». Après tout, la diplomatie internationale est sur le point de vivre un de ces moments clés dans la marche des États. Non sans appréhensions. En marge de la 80è Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies à New York, la reconnaissance annoncée de l’État de Palestine par certaines puissances occidentales naguère hésitantes, pour ne pas dire indifférentes à la question, allongera encore un peu plus la liste des pays engagés dans le processus de rendre sa dignité au peuple de cette terre, privé de ses droits à disposer de lui-même depuis des décennies. Il va de soi que la démarche envisagée dans ce sens par la France, la Belgique, le Canada, et dans une certaine mesure le Royaume-Uni, si elle se concrétise dans les semaines à venir, couronnera une bataille en cours depuis 1988. Cette année-là, le 15 novembre, pour être précis, était proclamée l’indépendance de la Palestine à Alger (Algérie) par le Conseil national palestinien. Au fil des ans, de nombreux pays se sont joints au plaidoyer en faveur de la création d’un État de Palestine. Au 5 février 2025, d’après les statistiques disponibles, le nombre officiel de suffrages favorables est de 148 sur les 193 États membres de l'ONU. Parallèlement, les pays reconnaissant Israël, dans ses frontières de sa création en 1948, sont au nombre de 164. En tout état de cause, la majorité de ces nations plaide pour la coexistence de deux États en lieu et place de deux entités qui jurent la perte de l’une et l’autre. Il n’y a pas de doute que l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023, au cours de laquelle le Hamas a mis le feu aux poudres sur le territoire de l’État hébreu, fauchant de nombreuses vies innocentes, a exacerbé les tensions. La riposte du gouvernement israélien ne s’étant pas faite attendre a atteint des proportions inégalées. Les images du champ de bataille passées en boucles sur les chaînes de télévision sont, il faut le reconnaître, apocalyptiques. Quand on imagine qu’en dépit du calvaire que subissent les otages du Hamas, de celui qu’endurent les personnes incarcérées dans les prisons israéliennes les hostilités se poursuivent, que les morts se comptent par centaines de milliers, et la famine tue en silence, il est raisonnable que les appels se multiplient pour réclamer la réponse la plus acceptable préconisée par l’ONU : la solution à deux États. Pour cela, les tabous de la crispation indépassable doivent être une fois pour toutes brisés par les soutiens « indéfectibles » des deux camps. En avril 2024, le véto des États-Unis a fait échouer l’adhésion pleine et entière de la Palestine à L’ONU. Cette année, Washington refuse d’octroyer les visas à la délégation palestinienne désireuse de prendre part à l’Assemblée générale à New York. Plusieurs chancelleries à travers le monde déclarent ne pas comprendre une telle prise de position de l’administration américaine dans la mesure où le siège de l’ONU, en dépit du fait de se trouver sur le territoire américain ne devrait jamais s’aliéner sa neutralité. Il ne faut pourtant pas oublier de rappeler les efforts entrepris par l’Amérique pour parvenir à une solution viable dans le conflit israélo-palestinien. En 1994, le leader palestinien, Yasser Arafat, le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin ainsi que son ministre des Affaires étrangères, Shimon Peres, recevaient le Prix Nobel de la paix. Cette distinction consacrait la signature en 1993, dans la capitale américaine, sous le regard « unificateur » du président des Etats-Unis d’alors, Bill Clinton, des accords de « reconnaissance mutuelle » patiemment concoctés à Oslo, en Norvège entre les deux parties. En tout état de cause, si telle est sa volonté, si les obstructions d’ordre politique et géostratégique sont enfin levées, Washington est à même de débloquer la situation au Proche Orient. Et faire en sorte qu’au cœur de ce mois de septembre 2025, fort de l’adhésion promise de nouvelles voix au processus de création d’un État palestinien viable aux côtés de l’État d’Israël, vieux lui de 77 années, le temps devienne plus tendre et plus beau. Oui, si la Maison Blanche est déterminée ! Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |