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Bruits de bottes en haute mer

Samedi 8 Novembre 2025 - 17:23

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Va-t-on assister à une guerre ouverte bientôt entre les États Unis d'Amérique de Donald Trump et le Venezuela de Nicolas Maduro ? La question est sur toutes les lèvres au regard de la présence robuste de forces spéciales déployées par Washington aux encablures du territoire vénézuélien.

D'après certaines sources, plusieurs scénarios sont à l'étude chez l'oncle Sam qui s'apprêterait à en découdre à tout moment. Il serait question ou de prendre d'assaut les infrastructures énergétiques du pays par une invasion terrestre, ou de procéder à des frappes massives directes contre celles-ci, ou encore de s'en prendre physiquement au chef de l'Etat.

Successeur d'un certain Hugo Chavez, ennemi "juré " du puissant voisin qu'il accusait régulièrement de nuire à son pays et à sa personne, Nicolas Maduro n'a pas lui également la cote à la Maison Blanche. En plus de la rhétorique anti-impérialiste héritée de son prédécesseur, « révolutionnaire » jusqu'à à la moelle, l’actuel dirigeant vénézuélien doit faire face à l’hostilité de son homologue américain pour qui il serait le chef d’un cartel de narcotrafiquants. 

Depuis plusieurs semaines, les unités d'élite des États-Unis mouillent au large des côtes vénézuéliennes. Elles ont auparavant entrepris de détruire systématiquement les bateaux soupçonnés de transporter de la drogue au départ du Venezuela faisant de nombreuses victimes. Caracas qui prend très au sérieux ces menaces potentielles de plus en plus pressantes se prépare au pire. Le chef de l’Etat a appelé à la mobilisation générale pour, déclare-t-il, défendre la nation en danger.

S'il met à exécution son projet de déclencher la guerre et partant, changer le régime en place chez son ennemi, le président Trump qui estime par ailleurs que les jours du président Maduro à la tête de son pays sont comptés aura passé outre ses professions de foi en matière de préservation de la paix dans le monde. Durant sa course à la Maison Blanche l’année dernière, le 47e président de la première puissance mondiale avait axé une partie de sa campagne électorale contre les guerres interminables dans lesquelles l'Amérique a souvent été impliquée quand elle ne les a instiguées.

Élu, il n'a cessé de confier par exemple que le conflit en Ukraine n'aurait jamais eu lieu s'il avait été en poste au moment de son éclatement en 2022. Soit dit en passant, même s'il n'a pas été gratifié du prestigieux Prix Nobel de la paix cette année, Donald Trump égrène avec une certaine fierté le nombre de succès qu'il a engrangés en quelques mois de présidence comme faiseur de paix. Doit-on se rendre à l'évidence que les États-Unis et le Venezuela sont incapables de concilier leurs vues et trouver un terrain d'entente à leurs intimités anciennes ?

En cas de guerre contre Nicolas Maduro comme le redoutent de nombreux observateurs qui l'emportera ? Le plus fort sans doute mais à quel prix ? Du sang des innocents coulera abondamment et ne sera compensé comme très souvent que par un triomphalisme sans lendemain. L'histoire est là pour nous le prouver : les guerres ont rarement été une solution idéale pour en imposer aux plus faibles. Elles sont en revanche le ferment de la rancune tenace. Fasse que la politique des seuls intérêts économiques et géostratégiques source d’instabilité cède enfin la place à l’intelligence du compromis.

Gankama N'Siah

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