Opinion

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Les leçons du Salon du livre de Paris 2015

Samedi 28 Mars 2015 - 12:45

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Les Dépêches de Brazzaville ayant conduit de bout en bout et réussi de façon indiscutable l’opération qui visait à faire une nouvelle fois du Stand « Livres et auteurs du Bassin du Congo » le point de rencontre de la diaspora de l’Afrique centrale, il nous appartient aujourd’hui de tirer les leçons de l’édition 2015 du Salon du livre qui s’est tenu à Paris du 19 au 23 mars.

Voici donc, résumé en quelques phrases, ce que l’on peut et doit retenir de cette nouvelle, belle et grande aventure.

1- L’Afrique centrale est de moins en moins perçue comme une région de la planète vouée à la misère, à l’illettrisme, à la violence telle que la présentent volontiers les grands médias occidentaux. Elle s’impose de jour en jour, et malgré les crises qui la déstabilisent, parmi les espaces humains les plus vivants, les plus prometteurs du monde de demain. Ce qui explique l’intérêt croissant que lui portent les diplomates et les grandes entreprises mais, plus encore, les simples particuliers. En a témoigné de façon stupéfiante pendant quatre jours, du 19 au 23 mars, l’affluence des visiteurs de tous âges et de toutes origines sur le stand « Livres et auteurs du Bassin du Congo » dont le graphisme vert était visible de partout.

2- Au cœur du processus qui attire la foule sur ce lieu d’exception se trouvent, de façon évidente : la littérature, l’art, la culture au sens le plus large du terme. Une preuve irréfutable nous en a été fournie à nouveau cette année puisque la plupart des débats organisés sur le stand – quarante au total ! – ont attiré un public passionné qui écoutait avec attention les intervenants et n’hésitait pas à poser des questions aux intervenants. Qu’il s’agisse de la traite négrière, de l’électrification du continent, de la condition féminine, de la production littéraire, de la protection de l’environnement, du Slam et de la musique africaine, de la protection des droits d’auteur ou de bien d’autres sujets, le public était toujours présent, curieux, attentif, passionné même.

3- Tout aussi significative, sinon même plus, a été la participation des écrivains, des chercheurs, des poètes, des journalistes aux débats et entretiens programmés sur le stand. D’Henri Lopes à Jean Bofane en passant par Sami Tchak, Gabriel Kinsa, Théo Ananissoh, André Patient Bokiba ou Dieudonné Niangouna, la liste est longue, très longue, des femmes et des hommes de lettres qui, ayant choisi de venir présenter leurs œuvres sur le stand, signer leurs livres, débattre avec le public, sont repartis convaincus que l’Afrique, leur Afrique, n’émerge pas seulement dans le domaine de l’économie mais s’impose de jour en jour comme le continent le plus créatif, le plus imaginatif de la planète.

4-Sur un plan nettement plus terre à terre mais très révélateur, l’on a vu défiler sur le Stand « Livres et auteurs du Bassin du Congo » des personnalités de premier plan, tel le Premier ministre français, Manuel Valls, qui dégusta, avec un plaisir non feint, l’assiette brésilienne qui lui était tendue, tel le Maire de Bordeaux et candidat potentiel à  l’élection présidentielle de  2017, Alain Juppé, tel le ministre congolais de l’Économie forestière et du développement durable, Henri Djombo, tel le Président de la Fondation Énergies pour l’Afrique, Jean-Louis Borloo. Sans parler des diplomates de haut rang, trop nombreux pour être cités ici, qui venaient se détendre chez nous, bavarder et prendre un bain de foule revigorant avec un plaisir non feint.

Conçu à l’origine comme une vitrine du Congo, « Livres et auteurs du Bassin du Congo » est devenu  une vitrine de l’Afrique tout entière. Et c’est ce qui explique pourquoi la « Radio du monde », RFI, qui feint de nous ignorer et ne cite jamais Les Dépêches de Brazzaville dans ses revues de presse, avait choisi ce lieu d’exception pour enregistrer les émissions littéraires d’Yvan Amar, puis faire remettre à deux jeunes écrivains africains le Prix Stéphane Hessel 2015 par la Présidente de France Médias Monde, Marie-Christine Saragosse !

Comment ne pas conclure cette réflexion en rendant hommage à l’équipe des Dépêches de Brazzaville et de la Librairie-Galerie Congo qui a su faire, en six ans, de « Livres et auteurs du Bassin du Congo » un rendez-vous culturel aussi unique qu’incontournable

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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