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Candidats

Mardi 7 Avril 2015 - 18:54

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Alors que la campagne pour l’élection présidentielle est loin d’être lancée, voici que deux hommes politiques, Mathias Dzon et Brice Parfait Kolelas, prennent le risque d’annoncer leurs candidatures. Car, c’est bien d’un risque qu’il s’agit tant le chemin à parcourir s’annonce long et rude pour chacun d’eux. Réfléchissons donc aux obstacles que l’un comme l’autre devront franchir s’ils veulent que les citoyens puissent, le moment venu, se prononcer en leur faveur.

Le premier de ces obstacles est celui de la crédibilité politique, c’est-à-dire de leur capacité à rassembler autour d’eux un nombre suffisant de citoyennes et de citoyens pour que leur discours soit audible. Leader d’une opposition radicale dont on ne sait quelle est au juste l’assise populaire, Mathias Dzon aura du mal à prouver qu’il est représentatif d’une partie importante de l’électorat. Quant à Brice-Parfait Kolelas, qui se trouvera contraint à un moment ou à un autre de rompre avec la majorité présidentielle, il devra expliquer à ses partisans pourquoi il prend les devants dans une bataille qui n’est pas encore engagée.

Plus délicate encore sera la résurgence pour les deux candidats d’un passé qui fut tout sauf un long fleuve tranquille : avec, pour Mathias Dzon, une présence aussi active que visible durant plusieurs années dans le gouvernement de la République et donc une responsabilité évidente dans la conduite des affaires publiques qu’il dénonce aujourd’hui de façon implacable ; avec, pour Brice-parfait Kolelas, un rappel du rôle qu’il joua aux heures les plus sombres du Congo, lorsque notre pays avait plongé dans le chaos de la guerre civile.

L’erreur que commettent ces premiers candidats à la magistrature suprême est de croire que les premiers partis dans la course mettent des atouts dans leur jeu. Alors qu’ils avaient tout à gagner en observant la scène politique, en nouant des alliances efficaces, en peaufinant un programme séduisant, ils ont choisi de se lancer dans l’arène sans même savoir quels seront leurs adversaires et sans se préoccuper de savoir comment ils justifieront leur propre passé.

La démocratie est de façon indiscutable le meilleur des systèmes politiques. Mais il est aussi le plus impitoyable pour qui ambitionne d’accéder aux plus hautes responsabilités. Nous allons probablement en avoir la preuve. 

Les Dépêches de Brazzaville

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