Opinion
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Mieux vaut tard que jamais !Mercredi 8 Avril 2015 - 18:46 Mis sous pression par de nombreuses personnalités françaises et étrangères, l’Élysée s’est enfin décidé à ouvrir ses archives concernant le génocide perpétré au Rwanda en 1994. Et tout indique que la publication de ces documents tenus jusqu’à présent secrets éclairera cette tragédie sous un jour bien différent de celui que projetaient depuis deux décennies les puissances concernées. N’anticipons pas sur les révélations qui surgiront des pièces de toute nature conservées à Paris dans les coffres de la République, mais suggérons aux autorités françaises de ne pas s’en tenir à ce seul moment de l’Histoire. Car le drame vécu par le Rwanda n’est pas le seul qui ait ensanglanté l’Afrique dans le passé proche et dont nous subissons aujourd’hui encore les conséquences néfastes. Revenons par exemple sur ce qui s’est passé le 20 octobre 2011 en Libye. La thèse que défendent les autorités occidentales pour justifier l’intervention ayant abouti à l’assassinat de Mouammar Kadhafi est que le peuple libyen se battait pour sa liberté et qu’il ne pouvait l’obtenir que si le « Guide » était abattu. Quatre ans après ce meurtre perpétré avec l’aide active de la France et de l’Angleterre, soutenues par les États-Unis, non seulement les Libyens ne sont toujours pas libres, mais ils ont sombré dans un chaos qui déstabilise une large partie de l’Afrique. Questions donc : pourquoi diable les Occidentaux se sont-ils mêlés de cette affaire qui ne les concernait en rien ? Pourquoi la France, qui avait accueilli en grande pompe Mouammar Kadhafi à Paris quelques années plus tôt, a-t-elle brutalement retourné sa veste ? Est-il exact, comme cela se murmure, ici et là, que des liens financiers occultes existaient entre les dirigeants des deux nations ? Seule l’ouverture des archives françaises permettra de répondre un jour à ces questions. Et le plus tôt sera le mieux car, le cas du Rwanda le démontre clairement, la dissimulation de pièces qui tôt ou tard devront être rendues publiques ne peut que dégrader les relations existant entre la France et ses partenaires africains. Même si des erreurs, des fautes ont été commises à Paris, mieux vaudrait pour tout le monde le reconnaître sans délai. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |