Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
HypocrisieSamedi 18 Avril 2015 - 14:00 Ce qui frappe le plus à la lecture du rapport que vient tout juste de publier, à New York, l’Organisation des Nations unies à propos des trafics en tout genre dont sont victimes les populations de l’Est de la République démocratique du Congo, c’est l’incroyable hypocrisie qui le sous-tend. Car les crimes dénoncés sont décrits depuis des années par les humanitaires et les observateurs – à commencer par nous-mêmes – sans que quiconque s’en émeuve au cœur de la « Maison de verre » où vivent des centaines de hauts fonctionnaires dans un confort absolu. Au-delà de la tragédie dont sont victimes des millions d’êtres humains dans l’indifférence la plus complète, c’est bien le « système » onusien lui-même qui est responsable des atrocités ainsi commises : d’abord parce qu’il ne s’attaque pas aux racines du mal, c’est-à-dire aux entreprises criminelles qui prolifèrent dans ces zones de non-droit, ensuite parce qu’il dépense des fortunes en actions inutiles comme celles menées depuis vingt ans sur le terrain par la Monusco, enfin parce qu’il ne met pas en accusation ses propres responsables qui se sont avérés incapables de lutter contre l’horreur absolue qu’ils étaient censés combattre. Répétons-le donc sans la moindre hésitation, l’ONU ne sera crédible que le jour où le « machin » dénoncé jadis par le Général de Gaulle mettra de l’ordre dans ses propres structures. Et ce changement ne sera possible que lorsque l’Afrique, notre Afrique, occupera en son sein une place à la mesure de son importance géographique, humaine, économique, culturelle. Dominée jusqu’à présent par des « Grands » qui ne défendent que leurs propres intérêts sans s’occuper le moins du monde du reste du monde, l’ONU est incapable de protéger les peuples que continuent d’asservir les entreprises étrangères à notre continent. Le rapport qui vient d’être publié en apporte la preuve accablante. Le temps viendra, cela ne fait aucun doute, où il apparaîtra que les milliards de dollars dépensés en RDC et ailleurs, dans le cadre des opérations dites « humanitaires », ont aggravé le mal au lieu de le combattre. Mais si l’on veut accélérer le mouvement, il faut que l’Afrique se mobilise enfin pour faire entendre sa voix. Va-t-elle se décider à agir dans ce sens ?
Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |