Opinion
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En attendant le dialogue inclusifSamedi 20 Juin 2015 - 10:30 Entre le 20 mai et le 4 juin, le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, était en pourparlers avec les forces vives de la nation. Au total, plusieurs délégations ainsi que des personnalités triées sur le volet, avaient pu échanger avec lui, au Palais du peuple, sur « la vie de la nation et de l’État ». Des voix critiques s’étaient alors élevées, notamment du côté de l’opposition, disons, de son aile « radicale », pour récuser « une forme d’imposture », et aussi le fait que l’importante nouvelle présidentielle n’avait été répercutée aux invités qu’à travers un communiqué signé du directeur de cabinet du chef de l’État, le ministre d’État Firmin Ayessa. Au long des deux semaines qu’avaient duré les consultations présidentielles, la presse, mobilisée en conséquence, a rendu compte des péripéties de ces retrouvailles ponctuées de déclarations des délégations et personnalités « consultées » avec une liberté de ton et de parole remarquable. Mais, ainsi que le montraient déjà les prises de position des acteurs politiques et de la société civile, à propos du débat portant sur la réforme ou non des institutions congolaises, l’on a pu cocher deux lignes de discours au sortir de ces discussions à bâtons rompus : une partie des interlocuteurs du chef de l’État a réitéré son opposition au changement de la Constitution ; une autre a expliqué le bien-fondé d’une telle démarche. Au moins, l’on pouvait retenir, globalement, la volonté exprimée par tous d’aller à un dialogue réunissant toutes les filles et tous les fils du Congo. Deux semaines après, la fin de ce round des consultations, évidemment, les Congolais, comme à leur habitude quand leur pays approche d’un tournant ; les Congolais disons-le, se perdent en conjectures. Les uns infèrent que le président de la République ayant pris bonne note des désidératas de ses « consultés », et aussi de ceux de ses compatriotes opposés à l’idée de le rencontrer fera, en son temps, une déclaration solennelle sur les suites de ces rencontres. Devrait-il, peut-être, à cette occasion, dérouler le chronogramme des prochaines étapes de cette ouverture en perspective ? Rien n’est bien précis. Les autres disent attendre Denis Sassou N’Guesso livrer son opinion ou sa décision sur la question cruciale de la réforme des institutions devant le Parlement réuni en congrès au mois d’août, peu avant la célébration, à Ouesso, dans la Sangha, des festivités de l’indépendance. Ce même Parlement qui, à travers ses plus hauts responsables reçus à tour de rôle par le président de la République, assurait prendre la part qui lui revient dans le débat en cours. Ce suspense durera-t-il longtemps ? That is the question, dirait-on dans la langue de Shakespeare. En attendant, sur le front politique, les opérateurs du secteur multiplient les initiatives. Du côté de l’opposition qui n’a pas été vue au Palais du peuple, et qui est dans son bon droit de rejeter l’initiative, les déclarations s’enchaînent. En un mot, ses leaders, assistés ces derniers temps par des dissidents plus ou moins indécis de la majorité présidentielle, maintiennent une sorte de « veille oppositionnelle » sur les médias. Question sans doute de ne pas se laisser doubler par leurs rivaux. Au sein de la majorité soutenant le président de la République, on ne saurait dire si elle a quelque chose d’autre à proposer, en dehors d’attendre, comme tout le monde, ce que décidera le chef de l'État au regard du matériau qu’il a rassemblé durant les consultations. Réuni la semaine dernière en bureau politique, le Parti congolais du travail, formation leader de la majorité présidentielle, s’est contenté de se féliciter du bon déroulement des rencontres présidentielles. Chacun attend de voir poindre un peu plus de lumière sur ce que demain sera fait. Même si, là également, l’on sent des frémissements d’un dialogue national à préalables, vu de l’opposition ; à consensus, vu du pouvoir. Un référendum sera-t-il convoqué dans le sillage de ce dialogue espéré ? Clément Mierassa, dirigeant du Parti social-démocrate congolais, et l’une des figures en vue de l’opposition taguée Frocad (Front pour le respect de l’ordre constitutionnel et de l’alternance démocratique) a eu ces mots dans l’interview publié par Marchés Africains ( numéro 43-Mai 2015) consacré au Congo : « Aucun indice n’accrédite le scénario du départ du président Sassou ». Est-il donc dans le secret des dieux ? Attendons voir. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |