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Gageons …Mardi 7 Juillet 2015 - 13:38 Oui, gageons que Denis Sassou N’Guesso saura trouver aujourd'hui les mots qui conforteront François Hollande dans sa conviction naissante que la France sans l’Afrique ne serait plus qu’une puissance de seconde zone. Tout juste revenu d’une visite éclair en Afrique centrale, qui lui a permis de mesurer à quel point cette partie du monde devient incontournable, le chef de l’État français reçoit en effet, à l’Élysée, l’homme qui peut le mieux lui expliquer les enjeux de ce nécessaire retour au réalisme, au pragmatisme. En laissant se multiplier les agressions médiatiques, politiques, judiciaires et autres contre ses plus fidèles alliés sur le sol africain, la France a en effet commis, ces vingt dernières années, la plus lourde des erreurs. Fruit de l’ignorance des réalités de cette partie du monde, ses Présidents successifs ont distendu les liens étroits qu’une longue Histoire commune avait tissés et qui permettaient à la France de conserver son statut de grande puissance en dépit de son affaiblissement progressif. Fait plus grave encore, la France a commis des erreurs dramatiques, en Libye tout particulièrement, qu’elle paie aujourd’hui au prix fort. François Hollande a ceci de positif, par rapport à son prédécesseur, qu’il sait écouter ce que lui disent ceux qui connaissent bien l’Afrique, à commencer par son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Il sait écouter, échanger, percevoir les messages qui lui sont adressés, et même s’il n’a pas une connaissance précise des réalités de cette partie du monde, il sait prendre les bonnes décisions. On en a eu la preuve récemment au Mali et en Centrafrique. Ce qu’il lui faut comprendre aujourd’hui, c’est que la France doit respecter ses partenaires africains, cesser de leur donner des leçons de bonne gouvernance détachées du réel, apprendre à parler avec eux sur un plan d’égalité. Dans le moment difficile qu’elle vit elle-même du fait de ses difficultés économiques et de l’implosion possible de la Zone euro, en raison de la défaillance grecque, ses dirigeants ont tout à gagner dans un tel rééquilibrage. Voyons si la visite de travail de Denis Sassou N’Guesso à l’Élysée permettra une réelle avancée dans ce domaine éminemment stratégique.
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