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Humeur : Est-il mauvais de réintégrer des valeurs africaines dans la démocratie ?Samedi 18 Juillet 2015 - 13:45 De plus en plus dans de nombreux pays africains, cette question est au centre des débats. Oui, il est incontestablement vrai que la « démocratie » tire ses origines en Egypte, donc en Afrique, grâce au législateur grec Solon qui l’avait découverte lors de ses nombreux voyages et l’a transportée en Grèce. L’historien congolais Didier Moe Loembé Tchikambou le démontre avec rigueur dans ses travaux de recherche. Alors, si l’on convient que la démocratie a une origine africaine, pourquoi ne pas réintégrer certaines valeurs ancestrales africaines pour le renforcement de ses principes que sont : le libre choix des dirigeants, l’égalité civique, la séparation des pouvoirs et le pluralisme politique ? Aujourd’hui au Congo par exemple, des chefs de nos villages intègrent peu à peu l’administration territoriale à l’échelle locale, devenant ainsi des relais pour les sous-préfets. C’est dire que la démocratie en Afrique gagnerait si on introduit dans nos constitutions certaines dispositions. Il peut s’agir des organes consultatifs appelés à « encadrer » la gouvernance socio-politique. Ces organes qui ne sont que consultatifs et non délibérants renforceraient l’exercice de la démocratie dans nos pays. Parmi des organes à souhaiter, il y a des conseils des Rois, des conseils des sages, des conseils des jeunes, des conseils des anciens dans tel ou tel domaine jugé important, des conseils des handicapés et autres. Et cela éviterait aux pays africains de tomber dans le piège des « copier-coller » des constitutions des pays d’autres continents qui contrastent souvent avec les réalités de l’Afrique. La démocratie est la délégation du pouvoir du peuple à certains de ses fils censés le représenter. Pourtant, sa marche en Afrique se fait à tâtons, obligeant à une prise de conscience des réalités propres au continent. D’où l’urgence de les introduire dans notre gouvernance. Oui la démocratie est une forme de gouvernement qui garantit l’égalité et la liberté des citoyens, mais son universalité est de plus en plus nuancée de nos jours. Tenez ! La démocratie, telle qu’elle est pratiquée aux Etats-Unis n’est pas pareille qu’en France ou dans d’autres pays européens. Ceci, tant au niveau des étapes qui entourent l’organisation des scrutins que du mode de désignation des candidats ou du comptage des points. Cela montre à suffisance combien la démocratie n’est pas une fin en soi, mais plutôt un idéal à poursuivre tant le monde lui-même est « inconstant » et fluctuant. Et il serait difficile d’avoir un modèle incontestable de démocratie. L’essentiel étant le respect des principes basiques que sont : la désignation des dirigeants par un vote libre et la séparation des pouvoirs. Et quant au reste, il faudrait faire appel au « génie » de chaque Nation, voire de chaque peuple. Ceci étant, ce que l’on devrait dire, c’est oui à la démocratie, et non à une démocratie « imposée » où tout serait importé, car chaque Nation ou chaque continent devrait faire appel à son « génie-inventeur » pour faire évoluer ses institutions.
Faustin Akono Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |