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Dimanche 19 Juillet 2015 - 14:30

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Il est, bien sûr, trop tôt pour dire ce qu’il sortira du Dialogue national qui s’est achevé vendredi à Sibiti, mais on peut d’ores et déjà affirmer qu’il a répondu aux attentes de la société civile en posant les vrais problèmes sur la table nationale. Loin, en effet, de se focaliser sur la question du nombre et de la durée des mandats présidentiels comme le fait une partie de la classe politique congolaise, il a permis d’aborder de front l’épineuse question de la gouvernance publique. Et si, comme tout permet de le penser, ses conclusions conduisent à un changement ou à une réforme en profondeur de la Constitution, la nation tout entière s’en réjouira.

Ceci étant dit, il convient d’ajouter tout aussitôt que l’une des conclusions provisoires de ce débat, qui a réuni, pendant près d’une semaine, six cents vingt-neuf personnalités de la société civile, concerne la classe politique elle-même. Présente à Sibiti, mais morcelée puisque certaines formations de la majorité comme de l’opposition se sont abstenues d’y participer, celle-ci a montré ses limites. Elle a mis cruellement en évidence le fait que l’une des principales faiblesses de notre jeune démocratie résulte de l’incapacité des grandes formations à rassembler en leur sein les multiples courants d’idées qui les composent, ce qui provoque un émiettement préoccupant des partis censés parler au nom du peuple congolais.

Si la société civile a prouvé qu’elle est capable de se rassembler pour débattre calmement, sereinement de l’avenir de nos institutions, la classe politique, elle, a démontré une fois de plus que l’ego de ses dirigeants l’emporte trop souvent sur le sens de l’intérêt général. Personne, bien sûr, au sein de cette même classe politique, n’osera reconnaître publiquement un tel état de fait, mais les observateurs officiels ou officieux qui ont assisté aux débats de Sibiti en reviennent convaincus que s’il est une réforme qui s’impose aujourd’hui à notre pays, c’est bien celle des partis politiques eux-mêmes.

L’Histoire dira si les dirigeants et cadres des formations concernées sont suffisamment lucides et avisés pour engager les réformes nécessaires de leur propre gouvernance. Ce que l’on peut seulement dire aujourd’hui, c’est que s’ils ne le font pas rapidement, les électeurs se chargeront de leur rappeler qu’ils ne représentent guère qu’eux-mêmes.

 

Les Dépêches de Brazzaville

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