Impressionnant !

Il faut parcourir les quelques trois cents kilomètres qui séparent Ouesso - Makoua-Owando comme nous, journalistes, l’avons fait jeudi avec le chef de l’État pour prendre la mesure de l’incroyable défi que notre pays s’est lancé à lui-même et a su relever dix ans. Là où il fallait hier plus d’une journée pour relier les deux grandes cités du nord en empruntant des chaussées défoncées, infranchissables durant la saison des pluies, moins de trois heures suffisent aujourd’hui dans le confort et la sécurité.

Le parcours est d’autant plus impressionnant qu’il se déroule dans le paysage magnifique des forêts qui constituent la véritable richesse de cette partie du Congo et qu’il désenclave, sans les détruire ni même les dégrader, les lieux où les populations vivaient jusqu’à présent repliées sur elles-mêmes. Il n’est pas besoin d’avoir une imagination hors du commun pour comprendre ce qu’il adviendra dans les années à venir lorsqu’enfin la mise en place d’un réseau de communication stable et sûr permettra aux hommes et aux biens de circuler librement. L’agriculture, la pêche, le commerce, l’industrie, le tourisme feront de cette région sinon l’une des plus riches, du moins l’une des plus attrayantes de notre pays.

Précisons, pour faire bonne mesure, que dans le moment où se concrétise cette avancée historique toutes les précautions sont prises par les autorités congolaises afin que cet environnement exceptionnel ne soit pas dégradé par la suractivité humaine comme cela se produit dans trop de pays à travers le monde. À l’heure où s’engage à l’échelle planétaire une bataille décisive pour la survie de notre espèce le Congo, c’est clair, entend  donner l’exemple et se positionner dans le peloton de tête des nations qui savent combiner le progrès et la préservation de la nature.

Est-il besoin d’ajouter que nous, Congolais, nous devons tout faire pour que le capital immense qui se constitue sous nos yeux profite aux générations à venir, que nous devons par conséquent être assez sages pour résoudre dans la paix et la concorde les problèmes de gouvernance auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés ? Les paysages magnifiques que nous avons traversés jeudi dans des conditions de confort absolu sont là pour nous le rappeler.