Opinion

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Amusant !

Lundi 3 Août 2015 - 17:44

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Alors que la partie est jouée sur le fond, que le changement de la Constitution est pratiquement acquis, que l’adoption du nouveau texte fondamental par référendum est plus que probable, rien finalement n’est plus amusant que les contorsions auxquelles se livre l’opposition.  Résolument hostile au principe même  d’une réforme des institutions qui, selon elle, a pour seul but de permettre au Président de la République de briguer un nouveau mandat, elle n’a pas mesuré à temps l’ampleur du mouvement qui s’amorçait et a refusé de s’y associer, ce qui lui aurait permis de se faire entendre et peut-être même d’influer sur le cours des évènements. Résultat des courses: elle se retrouve aujourd’hui prise dans son propre piège, incapable de relever le défi qui lui est lancé.

La preuve du désarroi qui la gagne nous est donnée par la multiplication des initiatives que ses leaders prennent dans l’espoir de regagner le temps perdu et de convaincre les citoyens qu’ils sont réellement représentatifs. Du dialogue dit « alternatif » aux initiatives individuelles ou collectives que prennent ses partisans sinon les plus légitimes du moins les plus bruyants, la liste ne cesse de s’allonger des actions que ceux-ci engagent dans l’espoir de tenir un rôle dans la pièce qui se joue sur la scène politique congolaise. Mais le désordre qui préside à ces initiatives ne peut avoir, si l’on y réfléchit bien, que l’effet inverse de celui attendu : ayant payé au prix fort, il y a vingt ans, la surenchère à laquelle se livraient les mêmes personnages le peuple congolais n’est en effet certainement pas prêt à leur donner aujourd’hui raison.

Si ce qui est écrit ici même reflète bien la réalité, la seule voie qui permette à l’opposition de demeurer crédible est de se rallier d’une manière ou d’une autre au processus en cours, de reconnaître qu’effectivement la modernisation de nos institutions s’impose, d’admettre enfin que la politique de la chaise vivre ne peut déboucher que sur un désastre électoral et donc à une autodestruction des formations politiques concernées.

Un tel coup de poker est encore possible, mais s’il tarde trop il deviendra proprement injouable. Les intéressés le comprendront-ils avant qu’il soit trop tard ? Ce n’est évidemment pas certain, mais il n’est pas interdit de rêver !

 

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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