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Jeudi 6 Août 2015 - 16:15

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Apprendre ou faire comprendre aux anciennes puissances coloniales qu’elles ne peuvent plus se permettre de donner des leçons aux jeunes démocraties africaines et qu’elles doivent admettre une fois pour toutes que celles-ci se sont définitivement affranchies de leur pesante tutelle, voila le message qui commence à être entendu de ceux et celles auxquels il s’adresse. En témoigne la prudence avec laquelle les dirigeants de ces mêmes anciennes puissances coloniales abordent désormais les sujets qui fâchent, ou qui pourraient fâcher des partenaires auxquels le reste de la planète fait aujourd’hui une cour assidue.

Pour que des relations apaisées s’instaurent définitivement entre les États européens et africains, il faut cependant qu’un terme définitif soit mis aux agressions de divers ordres perpétrées par les premiers contre les seconds.

Prenons, par exemple, l’affaire dite « des biens mal acquis » qui constitue une illustration parfaite de cette problématique. Menée par des organisations non gouvernementales qui sont loin d’être des modèles de transparence et de probité, cette affaire vise exclusivement les États pétroliers du Golfe de Guinée. Alors que les monarques du Golfe persique et de la Péninsule arabique, les oligarques de la Russie et des pays de l’Est, les milliardaires du Nouveau monde ne sont jamais visés par des actions judiciaires et des manœuvres médiatiques de ce genre, les dirigeants africains et leurs familles sont, eux, l’objet d’agressions permanentes. Une situation insupportable à tous égards dont les pays comme la France commencent tout juste à mesurer les conséquences inévitables.

Notre conviction, dans ce contexte, est que si les États ainsi agressés formaient une véritable coalition capable d’agir sur tous les plans afin de mettre un terme aux attaques dont ils sont l’objet,  cette page peu glorieuse des relations entre le Nord et le Sud se tournerait sans délai. Le réalisme prendrait en effet le pas sur l’idéologie, l’hypocrisie cèderait devant le concret, le respect l’emporterait sur le mépris.

L’Occident a encore beaucoup à se faire pardonner. Puisse-t-il le comprendre avant de perdre définitivement la confiance de ses partenaires africains.

 

 

 

 

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