Opinion
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Quand l’assainissement des cours d’eau permet de lutter contre le paludisme !Jeudi 10 Septembre 2015 - 21:15 Nous ne le dirons jamais assez que les agents vecteurs du paludisme se multiplient très rapidement dans des eaux stagnantes et « ordurées » aux lits rétrécis à l’image de certaines rivières qui traversent de part en part la ville océane. Au niveau de ces rivières, à première vue abandonnées, aucune condition hygiénique n’est observée et cela à quelques semaines du début de la saison pluvieuse. Ce sont des endroits où partirait le paludisme si rien n’est fait. Et pourtant ces rivières, à l’instar du cours d’eau de Bakadila et de celui traversant l’avenue Marien Ngouabi à quelques mètres de l’arrêt de bus KM4 sont bien dans des quartiers populaires et blocs qui sont gérés par des responsables bien connus. Et surtout que de plus en plus les questions d’assainissement sont actuellement sur toutes les lèvres. Alors où sont-ils, ces responsables des quartiers pour, tant soit peu, mobiliser des jeunes voire même des églises, qui construisent parfois aux abords de ces rivières pour les débroussailler, les curer et les aménager ? Ces lieux sont connus de tous comme des endroits potentiels du paludisme. Alors mobilisons-nous avant la tombée des pluies. Les rivières de cet état, il y en a plusieurs, mais nous avons voulu citer que ces deux-là. Oui la Médecine avec toute la gamme de ses produits et molécules traite le paludisme ; oui les moustiquaires imprégnées d’insecticides empêchent aux moustiques de piquer, mais ces moyens de lutte contre le paludisme devraient être appuyés par des opérations d’assainissement permanentes et d’envergure desdits cours d’eau, car là où c’est hygiénique, le moustique à horreur de vivre à l’image de la rivière Madoukou-Tsékélé à Brazzaville où des populations riveraines ont aujourd’hui des bons témoignages sur la baisse de la fréquence du paludisme. Et si la Médecine a réussi à soigner le paludéen et la moustiquaire a empêché au moustique de piquer l’homme sain, mais si les cours d’eau ne sont pas aménagés, le risque est grand de retomber dans un perpétuel recommencement car l’anophèle( femelle responsable du paludisme) reviendra toujours puisque ces cours d’eau non assainis sont bien là. Entendu que l’humanité célèbre le 25 avril de chaque année, la journée mondiale de lutte contre le paludisme, ceci pour sensibiliser l’opinion internationale sur les différents moyens de lutte contre cette maladie qui est un véritable problème de santé publique. Au Congo, cette journée a été célébrée à Pointe-Noire. Et lors de celle-ci, l’accent a été mis sur entre autres moyens de lutte contre cette pandémie, la lutte anti-vectorielle par l’utilisation des bio-larvicides, autrement dit combattre les larves. Alors comment combattre les larves lorsque les cours d’eau des villes ne sont pas assainis et aménagés ? Encore que l’objectif visé par l’Assemblée mondiale de la santé, c’est la réduction considérable du taux de décès lié à cette maladie. Etant entendu que les taux de mortalité liée à cette pandémie ont reculé de 54% dans la région africaine, ce qui est une bonne chose. Mais pourrait-on gagner ce combat avec des cours d’eau urbains non salubres ? La prévention, les médecins le disent si bien, est l’un des moyens efficaces de lutte contre ce fléau, car le traitement curatif peut aussi déboucher sur les complications non maîtrisables. D’où l’intérêt d’associer dans cette lutte les populations et communautés riveraines à travers des mesures hygiéniques lors des campagnes d’information, d’éducation et de communication afin qu’elles se rendent bien compte que des ordures jetées dans ces rivières peuvent rétrécir les lits des cours d’eau et cela favoriserait la reproduction des larves responsables du paludisme. Des journées « opérations cours d’eau propres » sont l’une des pistes que des services des mairies et des chefs de quartiers et blocs devraient exploiter, car à quelques semaines des pluies si rien n’est fait, le paludisme nous guette tous vu l’état pitoyable dans lequel se trouvent ces rivières.
Faustin Akono Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |