Opinion
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- Analyse - Xinhua
Hélas !Mardi 29 Septembre 2015 - 17:15 Ce qui se passe présentement à Bangui et qui menace de s’étendre à l’ensemble de la Centrafrique, voire même au-delà, était hélas ! prévisible. Tout simplement parce que, la nature humaine ayant horreur du vide, les tenants de la violence, sous toutes les latitudes, prennent le pas sur les artisans de la paix dès lors que ces derniers démontrent leur incapacité à préserver l’ordre public là où il est menacé. Disons-le de façon claire, même si cela nous vaut des critiques acerbes de la part de certains de ses membres, la Transition qui était censée ramener la paix dans le pays et que la communauté internationale avait mise en place dans ce but n’a pas rempli sa mission comme elle l’aurait dû. Alors que la conférence de Brazzaville avait jeté les bases d’un accord durable entre les parties en conflit, elle s’est montrée incapable de mettre en place dans les délais prévus le processus qui aurait permis au peuple centrafricain de se doter d’institutions solides, de moyens de défense civile efficaces, d’organes adaptés à la résolution pacifique des conflits qui avaient plongé le pays dans le chaos. Fait plus grave, alors que la Minusca se déconsidérait aux yeux de la population centrafricaine en laissant se multiplier les atteintes aux droits de l’Homme perpétrées par certains de ses agents, l’autorité de la Transition a semblé agir dans le seul but de retarder le plus possible la restauration de l’ordre constitutionnel. Au point que nombre d’observateurs en sont venus à se demander si sa présidente, Catherine Samba-Panza, n’entendait pas rester au pouvoir contrairement au principe qui avait présidé à l’instauration de cette même transition. Le danger extrême que court aujourd’hui la Centrafrique est la relance des violences religieuses qui l’avaient conduite hier au bord du gouffre. Car la faiblesse évidente du pouvoir politique ne peut qu’inciter les extrémistes de tout poil à recourir au meurtre, au viol, à la torture afin de provoquer l’implosion du pays tout entier. Si, dans les heures qui viennent la majorité des Centrafricains, soutenue par la communauté internationale, ne se mobilise pas dans ce but, l’on peut craindre que le pire se produise à nouveau. Question donc : dans un tel contexte, le Pape François peut-il maintenir sa visite à Bangui qui est prévue pour la dernière semaine de novembre ?
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