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L’âge adulte

Mercredi 30 Septembre 2015 - 16:46

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Dans le moment très particulier que nous vivons où les citoyens congolais vont devoir se prononcer sur le changement du texte fondamental qui régit leurs institutions la tentation est forte, pour beaucoup, de céder à la passion dans le débat en  cours dans le seul but de faire triompher leurs convictions.  En témoignent avec éloquence les échanges plus ou moins violents qui se multiplient sur les réseaux sociaux accompagnés parfois, hélas !, de menaces à peine voilées qui inquiètent les observateurs.

Disons le donc haut et fort : le Congo, notre Congo doit impérativement démontrer, à la faveur de la consultation populaire à venir, qu’il a atteint l’âge adulte sur le plan politique. Ayant réussi non sans mal à panser les plaies ouvertes par les guerres civiles de la décennie quatre-vingt-dix, puis à reconstruire son économie dévastée par le chaos qui découla, il doit maintenant prouver qu’il est capable de débattre sereinement de son avenir institutionnel. Et ceci n’a rien d’impossible si la passion ne l’emporte pas sur la raison.

Certes des forces hostiles ne manqueront pas de se mobiliser, ici et ailleurs, pour tenter de briser l’unité retrouvée de notre peuple en prônant la violence afin d’empêcher la tenue du référendum que celui-ci appelle de ses vœux. Soutenues plus ou moins directement par des puissances extérieures qui préfèrent avoir en face d’elles un pays faible qu’elles pourront manipuler à leur guise, ces forces tenteront par tous les moyens, dans les jours et les semaines à venir, de perturber le processus qui vient tout juste de s’engager.

Il incombe, bien évidemment, aux autorités congolaises de les empêcher de nuire sans pour autant mettre en question les libertés fondamentales grâce auxquelles notre pays a pu se redresser ces quinze dernières années. Mais ce devoir incombe aussi à tous les citoyens qui ont la capacité, chacun à sa place aussi modeste soit-elle, de démontrer à ceux qui seraient tentés de l’oublier que la paix intérieure est un bien irremplaçable. L’enjeu est à ce point considérable qu’il ne peut, qu’il ne doit, laisser personne indifférent.

Puissent les organisations de la société civile s’en convaincre dès à présent.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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