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Appels à l’apaisementDimanche 11 Octobre 2015 - 18:30 Dans le moment présent où les positions restent tranchées entre les partisans du oui et ceux du non au référendum constitutionnel prévu le 25 octobre, quelques voix se font entendre pour inviter les uns et les autres à mettre un peu d’eau dans leur vin. Les voix des personnalités qui estiment qu’il n’est pas question de replonger à nouveau le Congo dans des violences dont au finish, comme l’histoire de notre pays l’enseigne depuis cinquante-cinq ans, personne ne répond de rien. Parmi ces partisans de l’apaisement, citons l’ancien ministre Martin Mberi. Le 2 octobre, lors d’une conférence de presse qu’il avait organisée à Pointe-Noire après qu’il a reçu, la veille, des mains de l’ambassadeur de France au Congo, Jean-Pierre Vidon, la distinction de grand-officier de la légion d’honneur française, il déclarait : «le référendum ne doit pas être une occasion de division entre Congolais. Le Congo se trouve dans une position de rupture avec la violence ». Figure emblématique de la politique congolaise, Martin Mberi a sans doute appris à relativiser les victoires et les échecs en toute chose, et particulièrement dans ce domaine de l’engagement au service des autres - la politique en l’occurrence - où la part de l’inconnue est toujours prépondérante. Citons en deuxième lieu Frédéric Ntoumi Bintsamou. Le 8 octobre, à Mayama, dans le Pool, le président du Conseil national des républicains (CNR) a donné son opinion sur cette actualité brûlante du référendum. Cela n’a pas surpris beaucoup d’observateurs lorsqu’il a réitéré son opposition au changement de la Constitution, rejetant par ce fait même le scrutin référendaire, sa conséquence logique. Ceci dit, Ntoumi s’est prononcé contre toute démarche qui entraînerait la violence sous quelle que forme qu’elle soit. « Nous ne sommes pas certes pour le référendum, mais nous devons exprimer ce refus par d’autres moyens que la violence », martelait-il. L’autre prise de position attendue du président du CNR concernait la présence de son directeur de cabinet, Christ Antoine Walembault au Commissariat du comité de suivi des conclusions du dialogue de Sibiti. Sachant que l’opposition dont se réclame Ntoumi bat campagne contre le référendum, le siège qu’occupe son collaborateur dans cette instance peut prêter à confusion, quand bien même le CNR a pris part au dialogue en question : « Nous avons défendu le point sur la gouvernance électorale et avons dit qu’avec l’élection présidentielle qui pointe à l’horizon, il fallait mettre en place un organe de suivi des conclusions de Sibiti », a argumenté ce dernier prenant en défaut, et c’est peu dire, ceux qui attendaient l’ex-chef rebelle sur un terrain autre que celui de la confrontation d’idées. Il est clair, en effet, au regard des discours entendus, le 27 septembre, lors de leurs retrouvailles contre le processus électoral en cours que les leaders du Front pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique et de l’Initiative pour la démocratie au Congo avaient eu le verbe haut. Ils avaient pu compter sur l’appui de leurs partisans. En termes de mobilisation, leurs adversaires de la majorité présidentielle regroupés au sein du pôle des Forces politiques et sociales acquises au consensus de Sibiti leur ont répondu le samedi 10 octobre en célébrant leur triomphe sur ce lieu devenu mythique du Boulevard Alfred Raoul. Il est souhaitable qu’en dehors des deux courants qui cristallisent la fracture entre le non et le oui au référendum, et qui devront démocratiquement le montrer dans les urnes, des voix d’apaisement se fassent plus nombreuses, plus convaincantes. Ainsi, on pourrait passer ce moment délicat sans briser les équilibres qui ont permis à la Nation congolaise de se maintenir debout après des années d’horreurs et de lamentations.
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