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Et si le futur commençait dans six jours ?

Lundi 19 Octobre 2015 - 11:08

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Quelle que soit la décision que les Congolais prendront, dimanche 25 octobre,  jour du référendum constitutionnel, tous en reparleront encore longtemps après leur passage dans les bureaux de vote. Parce que cette décision les accompagnera au long des prochaines années et, à n’en point douter, façonnera leur futur.

Considérons en premier lieu les positions des uns et des autres : jusqu’à la fin de la semaine dernière, alors que le projet de la nouvelle Constitution, disponible sur Internet, était enfin distribué sur support papier, ces positions restaient figées. D’un côté, les partisans du « Non », qui poursuivent leur croisade, non pas pour voter nul ou blanc, ou donc non, mais pour appeler au « boycott actif » du rendez-vous. De l’autre, les adeptes du « Oui », qui mobilisent davantage pour un « vote massif » en faveur du projet de la loi fondamentale soumis à référendum.

Parallèlement, quelques personnalités se réclamant de l’opposition, mais rejetant la « rigidité » prônée par les deux camps susmentionnés, ont continué d’alerter sur l’éventualité d’une rupture possible de la tranquillité en cours dans le pays depuis plusieurs années. Pour ces prospecteurs d’une troisième voie, « il n’est jamais trop tard pour dialoguer ». Ajoutons par ailleurs les voix de l’opposition dite républicaine qui invite pour sa part les Congolais « sans entraver la paix sociale » à accomplir leur devoir civique de façon à répondre par oui ou par non à la question qui leur est posée en rapport avec la réforme des institutions.

À supposer qu’au regard des positions antagonistes décrites plus haut, le miracle ne se produise pas dans le sens du « dialogue » prôné par la « troisième voie » et que, précisément, le référendum se déroule dans la quiétude comme le souhaite la population congolaise dans sa grande majorité. Que restera-t-il du débat sur « l’évolution des institutions », au cas où le « Oui » l’emportait ? Il restera que la loi fondamentale ainsi votée s’imposera à tous dès son entrée en vigueur.

À supposer aussi que les « radicaux » qui prêchent en tout et pour tout « l’insurrection populaire » arrivent à embraser le pays. Que restera-t-il de leur volonté chaque fois exprimée de préserver la paix civile et la sécurité de leurs compatriotes ? Il restera à retenir que le Congo, après s’être relevé péniblement mais honorablement des années noires de la décennie 1990-2000, est à nouveau retombé dans les incertitudes du fait de l’amateurisme de sa classe politique.  Comme toujours, elle ne sera jamais comptable des malheurs qu’elle aurait instrumentés.

Posons-nous enfin deux questions supplémentaires : n’est-ce pas que les politiques congolais sont tombés dans leur propre piège en offrant eux-mêmes à ce débat constitutionnel, au départ anodin, l’audience qu’il a reçue auprès de l’opinion nationale et internationale ? Ne devraient-ils pas, dans ces conditions, considérer la situation, jouer à l'apaisement en enrichissant, si possible, ce projet de loi fondamentale qui, une fois adopté, régira notre future République ?

On le dit souvent, les politiques ne sont pas les enfants de chœur. Devant leurs intérêts et leurs convictions, ils se montrent intraitables même s'ils savent aussi être raisonnables. Mettons qu’ils n’accentueront pas les appréhensions de ceux qui redoutent des troubles provoqués par leur égo. Après un quart de siècle de pratique démocratique, ils ont en effet encore beaucoup à apprendre, beaucoup à donner à leur pays et à leurs compatriotes. Ce ne doit pas toujours être de pousser ces derniers à abandonner leurs maisons, à s’exiler comme ils le leur avaient servi dans un passé récent. Ce serait un tort s’ils oublient ce devoir.

Gankama N'Siah

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