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L'après référendum : commencent les questionnementsSamedi 31 Octobre 2015 - 13:45 Du côté de la majorité présidentielle comme de l’opposition, les suites du référendum constitutionnel du 25 octobre ne sont pas encore connues. Nous ne parlons pas de celles liées au scrutin lui-même, puisque le ministère de l’Intérieur vient d’en publier les résultats montrant une nette victoire du « Oui ». Nous faisons allusion aux suites que nous réserveront les discussions au sein des familles politiques. À l’évidence, elles pourront être surprenantes à l’image de l’aréopage politique congolais caractérisé par une éternelle transhumance des hommes qui le composent. Prenons la majorité : au dernier moment, elle s’est déclinée sous le label de « Pôle du consensus de Sibiti ». Un peu savant tout de même puisqu’ainsi auraient été mises de côté les querelles intestines entretenues par les notions de "poids de chacun", pourtant normales lorsqu’elles doivent déterminer l’équité dans le partage des places, mais souvent à la base de frustrations et de récriminations. Du Parti congolais du travail, principale formation de cette famille politique au plus petit de ses membres, l’occasion était donnée de s’exprimer d’une même voix durant la campagne référendaire du 9 au 23 octobre. Au lendemain du référendum, que restera-t-il de cette mutualité qui a permis à la majorité de s’afficher en rangs serrés ? Où émargera l’opposition républicaine qui, malgré quelques dissensions, a choisi d'apporter de l’eau au moulin des partisans du "oui" ? Où logeront les partis du centre qui, eux aussi, ont approuvé la même démarche estimant qu’il était dans les prérogatives du chef de l’État d’appeler les Congolais à se prononcer sur l'avenir institutionnel de leur Nation. Enfin, dans quelle posture se placeront les nombreuses « dynamiques » propulsées sur le devant de la scène peu avant la tenue du référendum ? À leur manière, elles ont largement vulgarisé le message en faveur du projet de la future nouvelle loi fondamentale. À ces questions, une esquisse de réponse : Il faudra beaucoup de tact pour mener à bien l’exercice de distribution et de redistribution des cartes au sein du « Pôle ». La tâche sera plus facilitée à celui qui aura la charge de réaliser la « coupe et couture » si tous ceux qui se sont engagés à soutenir le vote référendaire expliquent qu’ils l’ont fait avant tout pour l’intérêt supérieur de la Nation et non pas uniquement par ambition personnelle. Encore qu’il reste d’autres batailles sur ce chemin, car la promulgation du texte par le chef de l’État le moment venu ne sera pas la dernière étape du processus de renouvellement des institutions de la République. Parlons de l’opposition : À quelque chose malheur est bon, dit l’adage. Au dernier moment, c’est autour de deux plateformes, l’IDC et le FROCAD, que s’est focalisée l’action des opposants à la réforme des institutions. Ces deux mouvements nés dans la contestation du processus électoral viennent de subir leur premier revers politique avec la tenue du référendum. S’ils ont montré leur capacité à mobiliser lors des meetings, leur initiative de mettre leurs adeptes dans la rue pour d’autres missions que la protestation pacifique a renforcé la méfiance du citoyen vis-à-vis de la classe politique dans son ensemble. Ils se disent : " on a en face des panthères et des lions prêts à nous dévorer !". Après avoir digéré ce qui vient de se passer, les deux mouvements parviendront-ils à se structurer, à designer l’un des leurs à la tête de leur coalition de façon à ce que ce dernier bénéficie éventuellement du statut de « chef de l’opposition » ? Quelle conséquence les incidents du 20 octobre auront-ils sur le choix du dirigeant qui incarnera l’avenir de l’IDC et du FROCAD s'ils deviennent un parti unifié ? Des fois, l’absence immédiate de résultat déteint négativement sur la poursuite de la lutte politique. En sera-t-il de même pour les deux alliés ? À ces interrogations, une esquisse de réponse : il semble que les ponts du dialogue ne soient pas définitivement coupés entre la majorité et cette partie de l’opposition. Peut-être la question se posera-t-elle de savoir quels responsables politiques de l’IDC-FROCAD seront disposés à poursuivre les échanges, quels sont en revanche, ceux qui refuseront tout compromis ? Là pourrait-être l’essentiel du débat sur l’avenir de cette plateforme. Si une partie d’elle accorde les violons avec la majorité et que l’autre décide de camper sur ses positions, les discours et les fréquentations le montreront. On pourrait alors s’attendre à ce qu’au sein de la majorité et de l’opposition, les configurations ne restent pas aussi figées qu’elles le sont aujourd’hui. Et les Congolais se soulageront enfin de voir leurs hommes politiques regarder devant par amour pour la Patrie. Ce qui nous unit... Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |