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Mercredi 4 Novembre 2015 - 10:15

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Oui, comment une grande puissance, les États-Unis en l’occurrence, peut-elle commettre des erreurs semblables à celles qui l’ont conduite, tout au long de la récente campagne référendaire, à dénier au peuple congolais le droit de se prononcer sur sa gouvernance publique ? Et comment certains de ses agents, sur place, en viennent-ils à s’associer de façon active aux extrémistes qui tentent de mettre le feu à la rue pour empêcher la tenue d’une telle consultation ?

À la première de ces questions, la diplomatie se chargera sans doute de répondre très vite en restaurant un dialogue qui, manifestement, s’est affaibli ces dernières années, peut-être aussi en changeant les équipes qui représentent les deux pays. Mais sur la deuxième question, c’est à la justice congolaise de se prononcer en élucidant ce qui a pu conduire un fonctionnaire américain à se comporter  comme il l’a fait à la veille du référendum.

Le président des États-Unis, Barack Obama, n’a pas cessé de répéter tout au long de ses deux mandats que son pays doit accompagner l’Afrique dans sa longue marche vers le développement. Son discours était d’autant plus écouté, apprécié, qu’il émanait d’un homme issu de notre continent qui était parvenu à se hisser au sommet de l’État le plus puissant du monde. Même s’il ne se traduisait en actes que lentement, il était perçu par les Africains comme la prise de conscience, par les Américains, de leurs devoirs envers un continent dont ils avaient asservi trop longtemps les populations sur leur propre sol.

Alors que s’achève le dernier mandat du Président américain, le moins que l’on puisse dire est que cette attente n’a pas été satisfaite. Les États-Unis, qui disposent pourtant de moyens immenses, n’ont pas mis leur puissance au service de l’Afrique ; ils n’ont guère soutenu les initiatives que le continent prenait afin d’accélérer son émergence et de protéger son environnement ; ils n’ont que peu contribué à la formation des nouvelles générations d’Africains ; et ce qui vient de se passer chez nous montre qu’ils ne se sont guère préoccupés d’envoyer sur le continent des équipes compétentes pour les représenter.

Alors que l’Afrique se voit de plus en plus courtisée, la Maison Blanche et le Département d’État feraient bien d’adapter leurs actes à leurs discours.

Les Dépêches de Brazzaville

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