Opinion
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RéparationsLundi 9 Novembre 2015 - 11:15 Ce que devraient comprendre, avant qu’il ne soit trop tard, les anciennes puissances coloniales qui ne cessent de donner des conseils de bonne gouvernance aux pays africains est aussi simple qu’accablant et peut se résumer ainsi : si notre continent fait face à des problèmes économiques et sociaux qui freinent sa marche vers le développement et favorisent le désordre politique c’est, avant tout, parce que ces mêmes puissances l’ont mis en coupe réglée pendant des siècles, ont découpé ses territoires sans tenir aucun compte des réalités humaines, ont élevé des barrières artificielles entre ses peuples, ont exploité ses ressources naturelles sans se préoccuper d’en répartir équitablement les produits. Si l’Union européenne, pour ne citer qu’elle, veut aider les nations comme la nôtre à mieux asseoir leur jeune démocratie qu’elle répare donc les blessures de toute nature que son appât du gain a causées à ces mêmes nations dans le passé. Qu’elle contribue de façon efficace, et non en paroles, à la construction des voies de communication qu’elle s’est montrée incapable d’installer au temps de la colonisation, qu’elle aide les gouvernements à financer les écoles et les hôpitaux qui permettront aux générations présentes et à venir de mieux vivre, qu’elle contribue à la mise en place des mécanismes de prévention et de gestion des crises qui nous permettront d’éviter de nouveaux drames nés de la misère et du fanatisme. Le temps n’est plus où les puissances de l’hémisphère nord pouvaient s’affirmer comme des modèles dont le tiers-monde doit obligatoirement s’inspirer. Ayant fait la preuve de leur incapacité à réparer les blessures que leur égoïsme avaient ouvertes dans les pays du Sud, il ne reste plus à ces mêmes puissances qu’à rendre à ces derniers une partie des richesses qu’elles leur ont confisquées hier les armes à la main : en prenant, d’abord, conscience que si elles ne le font pas rapidement, l’Afrique tout entière leur fera payer de mille et une façons les fautes passées dans le domaine économique, sur le champ diplomatique, au plan culturel ; en mesurant, ensuite, le danger qu’elles courent si elles continuent à nier les conséquences présentes de leur conduite passée. L’Histoire à venir de l’Afrique peut fort bien s’écrire sans l’Europe. Mieux vaudrait, pour les Européens, s’en convaincre avant qu’il ne soit trop tard. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |