Sursaut ?

L’un des problèmes essentiels que l’opposition va devoir très rapidement résoudre, si du moins elle veut continuer à jouer un rôle dans la vie politique de notre pays, est celui du choix de celui, ou de celle qui portera ses couleurs lors de l’élection présidentielle de 2016. Alors que cette échéance approche à grands pas, l’on ne voit guère, en effet, qui se détache aujourd’hui du lot pour le moins confus que forment les adversaires de la majorité actuelle.

S’étant enfermée dans un déni de démocratie qui lui coûte cher, comme l’ont démontré les résultats du référendum constitutionnel du 25 octobre, et ne parvenant pas à surmonter l’obstacle qu’elle a ainsi dressé sur sa propre route, l’opposition se trouve aujourd’hui affaiblie au point de ne plus savoir ce qu’il convient de faire pour redevenir crédible aux yeux des Congolais. Résultat des courses, elle erre d’un extrême à l’autre, affirmant vouloir renouer le dialogue avec le pouvoir tout en prétendant ignorer le verdict implacable des urnes.

Disons-le clairement : la démocratie congolaise n’a rien à gagner et tout à perdre dans la décomposition présente de l’opposition. Sur le plan des idées, tout d’abord, cette décomposition se traduit par une absence affligeante de propositions qui rend le débat politique totalement vide et affaiblit d’autant le jeu démocratique. Sur le plan des institutions, ensuite, elle déstabilise un système démocratique fondé précisément sur le choc permanent des idées, des projets, des programmes, bref du dialogue.

L’opposition est-elle capable de se ressaisir et de se réorganiser rapidement ? Nul ne le sait et rien ne le laisse prévoir aujourd’hui. Mais l’on ne peut exclure que ses ténors prennent subitement la mesure du désastre qui les menace s’ils continuent à jouer le jeu de la chaise vide au moment précis où se prépare l’un des scrutins les plus importants de la présente décennie. Et que, de ce fait, ils s’entendent pour présenter un ou une candidate crédible pour le poste suprême.

Un tel sursaut est attendu de façon très évidente par une partie de la classe politique congolaise et de l’opinion publique. Mais se produira-t-il à temps ? C’est assurément l’une des questions les plus importantes qui se posent à notre pays dans le moment présent.