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Abandonner la surenchère verbale

Dimanche 10 Janvier 2016 - 15:05

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2016, année électorale : cette annonce du président de la République lors de son message de vœux, le 31 décembre dernier, prend toute son importance à mesure que l’on s’approche du premier tour du scrutin présidentiel, fixé au 20 mars. Mais le temps presse pour tout le monde : pour l’administration électorale tenue de mobiliser les moyens et les énergies nécessaires à l’accomplissement de sa mission ; pour les partis, groupements et associations politiques, dont l’équation de taille pourrait être d’opérer le choix de l’homme ou de la femme qui les représentera à ce rendez-vous majeur de la vie politique nationale.
Dans la mesure où la Commission électorale nationale indépendante et le bulletin unique feront désormais partie des outils du futur scrutin comme l’avait notifié le Conseil des ministres lors de sa réunion du 4 janvier, il ne resterait, en substance, aux états-majors politiques que de s’engager à fond dans la compétition électorale. Cela passera par la participation de tous au processus qui s’enclenchera. Le double bénéfice pour le pays sera de minimiser les risques de contestation et donc de troubles, et de mobiliser davantage les Congolais autour d’une élection qui les concerne en premier.
Il est vrai que des sons discordants sont entendus du côté du Collectif des partis de l’opposition congolaise, signataires de la déclaration du 17 août sur les élections législatives de 2012. Ce groupement né de la contestation des résultats des législatives d’il y a cinq ans a ensuite inscrit son action dans le rejet systématique du processus électoral. S’il vient une nouvelle fois d’en donner la preuve, il se plaît comme toujours, dans ses discours, de fouiner dans le passé douloureux du Congo, d’essayer coûte que coûte de remuer le couteau dans la plaie. Difficile, dans ces conditions, de faire la part de choses entre sa volonté d’en découdre et l’idée qu’il se fait de l’avenir de la Nation congolaise.
Et tout état de cause, les déclarations du Collectif du 17 août 2012 sont aux antipodes de ce que l’on a entendu dans la foulée de la cérémonie d’échange de vœux entre les forces vives de la nation et le chef de l’Etat, le 8 janvier. Interrogé par la presse sur les suites du référendum du 25 octobre, le représentant du Conseil national des républicains, qui conduisait la délégation de son parti au Palais du peuple, a indiqué : « Bien que le CNR du pasteur Ntumi a été surpris par l’organisation anticipée de l’élection présidentielle, nous nous préparons pour affronter cette échéance électorale ». Jean-Gustave Ntondo a ajouté : « Si au départ le CNR ne voulait pas de  l’évolution des institutions, actuellement, nous avons revu notre position sur la question et nous nous sommes pliés à la décision de la majorité. C’est une loi de la démocratie ».
Il n’est pas certain que le CNR a toujours donné le bon exemple par le passé. Il a été dit par exemple que lors du référendum du 25 octobre, des électeurs avaient été empêchés d’accomplir leur devoir civique, librement, dans certaines localités du département du Pool du fait d’injonctions contraires des responsables du CNR. En exprimant sa volonté de se « plier à la décision de la majorité », le CNR, par la voix du chef de sa délégation à la cérémonie des vœux des forces vives et de la société civile au chef de l’Etat montre qu’il a évolué. Il lui restera à tenir parole, à parcourir le Congo, du Nord au Sud, d’Est en Ouest pour vendre le projet de société de son futur candidat à l’élection présidentielle. Ainsi, ce parti parviendra-t-il à couper l’herbe sous le pied de ceux qui n’ont de cesse de lui trouver plus des relents de formation politique inapte à convaincre par le débat démocratique.
Ce qui vient d’être dit pour le CNR vaut pour tous les partis qui concourent au suffrage universel. Ils doivent apprendre aux Congolais à s’approprier une démocratie ancrée dans le recours aux urnes, à l’aimer. Ce sera un échec cuisant pour eux de ne pas réussir ce pari dès la prochaine présidentielle.
 

Gankama N'Siah

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