Parité

À plusieurs reprises durant la cérémonie traditionnelle des Vœux, jeudi et vendredi, le président de la République s’est dit surpris du faible nombre de femmes présentes dans les différentes délégations. À haute et intelligible voix il a souligné le fait que, visiblement, la parité homme-femmes reste, chez nous, une idée, un concept, mais non une réalité et que, dans ce domaine par conséquent,  bien des progrès restent à accomplir.

Denis Sassou N’Guesso a une trop longue expérience du pouvoir, une trop bonne connaissance des relations humaines pour avoir formulé de telles remarques devant la presse sans avoir réfléchi aux réponses qu’il compte apporter à la question cruciale de la place des femmes dans la société congolaise. Et l’on peut être certain que la présence à ses côtés de la Première Dame du Congo, elle-même fortement engagée dans le processus de rééquilibrage de cette même société, nourrit sa réflexion de façon aussi constante que pratique.

 De là à conclure que les lignes bougeront rapidement sur ce terrain, il y a un pas que nous n’hésitons pas à franchir. Oui l’on peut s’attendre dans les prochains mois à une série de décisions qui feront de la parité hommes-femmes un principe clé de la conduite des affaires publiques. Oui cette réalité se traduira certainement de façon très concrète dans la composition du prochain gouvernement. Oui elle s’accompagnera vraisemblablement d’un rééquilibrage des deux assemblées parlementaires. Oui elle ouvrira la porte à une redistribution progressive des rôles sur la scène  publique.  

À ceux qui douteraient de la réalité de ce qui précède, nous ne saurions trop conseiller de relire avec attention la Constitution adoptée le 25 octobre dernier et dont les dispositions entreront en application à brève échéance. Ils verront que le principe de la parité figure en bonne place dans les valeurs de la Nouvelle République. Et s’ils doutent, malgré tout, de leur mise en vigueur qu’ils assistent donc au Forum Mondial des Femmes Francophones qui se tiendra en mai prochain à Brazzaville à l’initiative de Yamina Benguigui. Ils comprendront alors que les dés sont jetés et que le mouvement vers la parité est désormais, chez nous en tout cas, irréversible.