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Doute

Jeudi 28 Janvier 2016 - 13:19

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L’annulation soudaine du premier tour des élections législatives en Centrafrique confirme, s’il en était besoin, que les conditions dans lesquelles s’est déroulé le double scrutin – présidentiel et législatif – du 30 décembre dernier étaient fort peu conformes aux règles qui régissent ce genre de consultations populaires dans les démocraties qui se respectent. Elle fait planer sur l’élection présidentielle elle-même  un doute qui n’est pas près de s’effacer et dont les effets pourraient s’avérer désastreux à brève échéance.

Même si, en effet, la communauté internationale a entériné le résultat du premier tour de l’élection présidentielle, le désordre qui régnait dans nombre de bureaux de vote et que la plupart des candidats à la magistrature suprême ont dénoncé avec force rend difficilement compréhensible cette approbation. Et si l’on interprète bien la décision prise hier par le Conseil de sécurité des Nations unies de prolonger les sanctions qui frappent la République Centrafricaine,  le doute grandit chez les observateurs internationaux quant à la poursuite du processus de retour vers l’Etat de droit que devaient permettre les deux scrutins.

Nous relevons ce fait ici et maintenant parce qu’une reprise des troubles à Bangui aurait à coup sûr des conséquences désastreuses pour l’ensemble de l’Afrique centrale. La montée des tensions au Proche et au Moyen Orient conduisant les grandes puissances à concentrer sur cette partie du monde les moyens militaires et financiers dont elles disposent, l’Afrique risque de redevenir à brève échéance la parente pauvre de la communauté internationale. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter ce que disent à ce propos les experts occidentaux.

Pour dire les choses crûment, le Mali et la Centrafrique risquent de voir se réduire fortement, voire même peut-être se tarir l’aide qui leur a permis ces dernières années de combattre les mauvais démons qui les déstabilisent. Et si c’est le cas qui aura les moyens de prendre le relais afin de mener jusqu’à son terme la réconciliation sans laquelle il ne peut y avoir de paix intérieure ?

Cette question les Etats et les gouvernements de l’Afrique centrale feraient bien de se la poser sans plus attendre.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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