Engouement

Chaque jour qui passe confirme le fait que la société civile, dans son ensemble, s'intéresse de très près aux échéances électorales à venir. Qu'ils se rangent dans le camp de la majorité ou dans celui de l'opposition, qu'ils appellent Denis Sassou N'Guesso à se déclarer ou qu'ils soutiennent ceux qui le défieront demain dans l'arène électorale, les citoyens manifestent un engouement pour la chose publique que l'on n'avait guère constaté jusqu'à présent. Et c'est indiscutablement une bonne, une excellente surprise que de les voir s'engager massivement dans des clubs, des associations, des groupements divers constitués afin  de  défendre les couleurs de l’un ou l’autre des candidats lors du premier tour de l'élection présidentielle, le 20 mars prochain.

Qu'il nous soit permis, cependant, d'insister sur le fait qu'il ne suffira pas d'appeler les citoyens à se prononcer en faveur de leurs hérauts pour faire de ce scrutin un moment historique. Au-delà des personnes, en effet, ce qui doit être débattu sur la place publique est le destin de notre pays ; le destin, c'est-à-dire les grands axes de la route que le Congo devra suivre dans les cinq années à venir s'il veut asseoir sur des bases solides sa paix et son unité retrouvées.

Sur ce terrain, malheureusement, force est de reconnaître que, pour l'instant du moins, rien de très précis, rien de très concret, rien de très attrayant n'est proposé par les différents camps en présence. Tout se passe comme si le seul et véritable enjeu du débat est la personnalité du futur élu alors que le peuple congolais, dans sa très grande majorité, attend de la campagne qui débute un échange approfondi sur les actions à mener pour résoudre les mille et un problèmes qui se posent à lui dans la vie quotidienne.

Voyons qui rendra public le premier un programme digne de ce nom autour duquel se coaliseront les forces de la société civile et qui occupera donc le premier le terrain en lançant le véritable débat que les Congolais attendent manifestement mais qui tarde, hélas !, à s'engager alors même que l'opinion commence à s'impatienter.