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Et pourtant les mots méchants désintègrent tout tissu social !

Samedi 5 Mars 2016 - 14:40

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Que ce soit en famille, en politique, dans les administrations, dans les quartiers et blocs, dans les villages, lors des réunions et meetings de toute nature, les mots qui agressent, diabolisent, noircissent, salissent, fâchent et mécontentent devraient en réalité être écartés dans les discours y relatifs afin qu’ils soient remplacés par ceux qui ne sont pas agressifs. Car le discours incendiaire n’a jamais construit, il est un bon facteur de destruction sociale.

Tenez ! Lorsqu’on côtoie les milieux où se tiennent des conseils familiaux, surtout les week-ends, on constate toujours que chaque membre de famille lorsqu’il prend la parole essaie de faire le « nzonzi », c’est-à-dire d’user les termes non blessants et non agressifs pour faire passer son point de vue. Et de plus en plus, cette façon de faire a atteint de nombreuses familles, car si ce n’était pas ainsi, plusieurs familles seraient déjà disloquées et on ne parlerait plus de conseils de familles dans nos cités. Ces conseils de familles sont un vrai facteur d’intégration sociale si l’on se réfère du volume des mots courtois et doux usités lors de leur déroulement.

Par contre, il n’est pas rare de voir que certaines retrouvailles d’ordre sportif des ligues et équipes, par exemple, soit au niveau national, sous-régional ou international se terminent en queue de poisson à cause de la diabolisation ou de l’emploi abusif ou incontrôlé des mots méchants par les dirigeants de l’équipe x en direction de ceux de l’équipe y. Une attitude peu commode lorsqu’on sait que les mots qui fâchent sont une vraie tige d’allumettes capable d’incendier une maison.

Que dire alors des meetings et rassemblements politiques ! Ils sont en réalité des moments importants pour voir dévoiler par des acteurs politiques des « projets politiques » qui structurent leurs « visions-programmes » pour le destin d’un pays, voire d’un peuple. Alors, la chose devient regrettable lorsque pour certains acteurs politiques, le « parler » en public lors de ces occasions se transforme en une tribune d’insultes, d’intrigues, de diabolisation ou de dénigrements, ou d’appels à la violence qui est un « aveu » d’un déficit argumentaire politique. Car jamais, on n’a vu un pays se transformer à travers des paroles « sales », « méchantes », « agressives », « haineuses », « fielleuses » et « non courtoises ».

Et dans les administrations, de plus en plus les spécialistes des ressources humaines parlent du climat interpersonnel administratif qui devient l’un des éléments moteurs du bon fonctionnement des administrations. Ce climat interpersonnel se caractérise par l’emploi par des agents des mots gais, réconfortants et courtois lorsqu’ils sont en train de se solliciter des services intra-entreprises selon les attentes des uns vis-à-vis des autres et vice-versa. Pour ces analystes des bonnes ambiances dans des entreprises, ce n’est que par le rejet des filtres qui bloquent les bonnes relations interpersonnelles que l’on pourrait arriver à un vivre ensemble administratif. Car des critiques abusives et violentes, des rejets systématiques des autres, des campagnes de diabolisation injustifiées sont des choses qui causent l’affaiblissement du lien social-entrepreneurial, qui lui-même n’est pas loin du déchirement social.

Bref, si la majorité du personnel d’une entreprise ou d’acteurs politiques ou sportifs se met d’accord sur le fait que des mots méchants sont assimilables à une lame de rasoir qui peut facilement blesser et gaspiller un contexte social ou politique, à quoi bon de les employer ?  Et pourtant on peut dire de bonnes choses sans faire usage des termes agressifs, dénigrants ou dévalorisants car ils ont pour seul et unique rôle que de conduire vers l’abîme. À bon entendeur salut !

 

 

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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