Opinion
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- Analyse - Xinhua
K OMercredi 30 Mars 2016 - 19:15 L’impression que donne d’elle-même, aujourd’hui, l’opposition dite « radicale » est d’être « k o debout », comme on dit dans le langage imagé de la boxe. Jugez plutôt : dans un premier round, celui du changement de la Constitution, elle se trouve désavouée par la grande majorité de nos concitoyens à l’issue d’un référendum qu’elle tenta d’empêcher en soulevant la rue ; dans un deuxième round, celui de l’élection présidentielle, elle présente contre toute attente cinq candidats au lieu d’un et se retrouve à terre, groggy, face à Denis Sassou N’Guesso largement vainqueur ; dans un troisième round, enfin, elle conteste le résultat du scrutin du 20 mars, tente de recourir à l’agitation sociale pour faire annuler le vote et se retrouve sur le tapis, désavouée par ceux-là même qu’elle appelait à des journées « ville morte ». Au terme d’un combat qui s’annonçait perdu d’avance du fait de ses contradictions internes cette partie de l’opposition se retrouve définitivement hors-jeux. Se présentant en ordre dispersé alors qu’elle aurait dû, de façon évidente, constituer un front uni elle a pris une « culotte » dont elle se relèvera d’autant moins qu’elle a cherché à compenser sa défaite politique par une agitation sociale dont les Congolais ne veulent en aucun cas. Et comme figurent en son sein des personnalités qui ne sont pas étrangères aux drames de l’après Conférence nationale ce comportement a réveillé de sombres souvenirs dans l’esprit de beaucoup. Le problème qui se pose désormais à l’opposition congolaise en raison du « k o » subi par sa frange la plus active est celui de sa propre existence. Qui, en effet, va se montrer maintenant capable d’incarner une force de proposition crédible face à la majorité présidentielle ? Qui aura une assise populaire suffisante pour bénéficier du statut officiel que prévoit la nouvelle Constitution ? Qui sera en mesure de rassembler les partis et mouvements d’opposition lors des élections législatives à venir ? Nous venons d’en avoir une preuve accablante : rien n’est plus triste pour une jeune démocratie que l’incapacité des opposants à s’organiser autour d’un programme cohérent.
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