Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville.
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
Et pourtant des « édifices publics » rendent des services à tous les citoyens !Samedi 2 Juillet 2016 - 16:11 Alors si telle est la fonction originelle et régalienne des édifices publics, c’est-à-dire, des établissements accessibles à tous pour solliciter des services citoyens immatériels ou matériels, services qui permettront d’aller vers d’autres horizons socialement admis au plan national ou international, pourquoi, diable, opter pour leur mise à sac ou leur destruction ? En clair, lorsqu’on s’attaque à des édifices publics, on nie par là même sa citoyenneté sociale, car ces actes sont des vraies anti-valeurs. Avant de peintre ce tableau, permettez-nous de citer quelques uns de ces édifices dits publics. Il y a entre autres, des écoles, des universités, des postes de police et de gendarmerie, des casernes militaires, des ambassades et des consulats, des aérogares et aéroports, des infrastructures routières, des stades, toutes les administrations produisant des biens et services, des voiries urbaines, des ouvrages d’intérêt public, des galeries et commerces publics, des hôpitaux et des maisons de culture, des voies ferrées, des usines et entreprises, des ministères, des banques et d’autres patrimoines publics... Cette liste n’étant pas exhaustive, personne en tout cas personne vivant soit au pays soit à l’étranger ne peut aujourd’hui se lever et dire publiquement qu'elle ou même sa famille n’a jamais été dans des services des mairies ou dans un consulat ou une ambassade pour solliciter divers services publics, à moins d’être un « extra-terrestre ». Ceci étant, les actes qui s’étaient passés à la mairie de Makélékélé, il y a aujourd’hui près de trois mois et ceux qui venaient récemment de se passer à l’ambassade de notre pays en France laissent perplexes tous les Congolais, car se comporter ainsi c’est nier d’office sa citoyenneté. Nombreux sont des Congolais lorsqu’ils sont interrogés sur ces faits, ne sont pas allés sur le dos de la cuillère, leur réponse a été sans retenue, « que la justice fasse son travail ». Cela revient donc à dire que tous ceux qui s’attaquent aux édifices publics se font, d’une part, des problèmes eux-mêmes sur le plan judiciaire et d’autre part causent un grand préjudice à d’autres citoyens et compatriotes qui, un jour avant ces incendies, avaient sollicité des services dans ces structures publiques. Et si l’on pourrait faire avec minutie le décompte de toutes les pièces et dossiers qui ont été brûlés à la mairie de Makélékélé et à l’ambassade du Congo en France, on ne manquerait pas d’avoir en main, certains dossiers urgents de tel ou tel citoyen qui n’attendaient que d’être signés par les autorités compétentes. A la mairie de Makélékélé par exemple, on a parlé d’une dizaine d’élèves qui avaient des extraits à légaliser et d’autres citoyens qui attendaient la signature de certaines de leurs pièces d’état-civil et autres. Quelle bestialité sociale de s’attaquer et de brûler une mairie, un marché, un consulat ou une ambassade, car ces lieux rendent des services à nous tous. Encore que ces actes sont une honte, car même si leurs auteurs n’ont jamais sollicité des services d’une mairie, leurs parents ou leurs proches l’ont déjà fait, et que eux-mêmes le feront un jour, à moins qu’ils soient des « extra-terrestres ». Et même dans des villages, les notables et d’autres initiés ne nous diront pas le contraire, car au village lorsqu’on s’attaquait publiquement, sans raison sociale admise par toute la communauté, soit au « Mbongui » ou « Kandza », ou soit à une autre maison d’habitation quelconque pour la détruire, ou soit aux bananiers, aux avocatiers, aux manguiers, aux orangers, aux champs et plantations, bref à un arbre fruitier censé nourrir toute la communauté villageoise, c’est-à-dire à une « entité » qui répond bien à une fonction sociale précise, on courrait le risque d’être frappé d’ostracisme social, autrement dit de subir une sanction dure qui vous rejetait de la société tout entière, car ces choses là, même si c’est vous qui les aviez plantées, devenaient un patrimoine de toute la communauté à cause du rôle qu’elles jouaient, donc censées être protégées et respectées. Donc les détruire s’apparenterait à une barbarie insoutenable. Oui, la Justice est appelée à faire son travail pour arrêter net ces agissements de destruction, mais avant cela, que l’on soit jeune ou vieux, la morale nous enseigne que détruire et gaspiller c’est une mauvaise chose, pourquoi alors se passer comme des « spécialistes » des «incendies et destructions » des édifices publics ?
Faustin Akono Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |