Opinion

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Kigali

Mercredi 6 Juillet 2016 - 17:49

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Alors que se prépare le Sommet de l'Union africaine qui se tiendra en fin de semaine prochaine à Kigali, capitale du Rwanda, il n'est pas inutile de rappeler à ceux qui seraient tentés de l'oublier qu'il importe au plus haut point, pour notre continent, d'apporter des réponses claires aux deux questions que voici.

La première concerne la place que l'Afrique, notre Afrique tout particulièrement, occupe dans la gouvernance mondiale. Tenu jusqu'à présent pour quantité négligeable par les puissances qui dominent la planète, le continent sur lequel nous vivons s'impose au fil des jours comme la communauté qui influera de façon déterminante sur le destin de l'humanité dans les décennies à venir. Ceci, d'abord, parce qu'il rassemblera à lui seul le quart de l'espèce humaine, ensuite parce que son comportement vis-à-vis de la nature qui l'entoure décidera de la préservation ou de la dégradation de l'environnement mondial. Le temps est manifestement venu, dans ces conditions, de lui faire au sein des Nations unies et des institutions internationales qui en dépendent une place correspondant à sa présence sur la Terre. Mais encore faut-il que ses dirigeants le disent clairement et jettent tout leur poids dans la bataille afin d'obliger les "Grands" à s'y résoudre enfin.

La deuxième question, toute aussi essentielle, concerne la fin de la Cour Pénale Internationale qui a repris ces dernières années les rênes de la justice coloniale et qui ne cesse de rendre des "jugements" à l'encontre des seuls dirigeants africains ne reflétant en rien l'Etat de droit que cette institution est censée défendre ; nous en avons eu très récemment une preuve accablante avec la condamnation de Jean-Pierre Bemba à dix-huit ans de prison. Jusqu'à présent, hélas, seules des voix isolées se sont élevées ici et là sur le continent pour dénoncer le comportement insupportable des procureurs et des juges de la Cour. Mais ce silence, qui ressemble à du mutisme, ne saurait durer plus longtemps si l'Afrique veut être respectée par les nations qui ont pris en otage la gouvernance mondiale au sortir de la deuxième guerre mondiale. Et le sommet de Kigali constitue pour les dirigeants africains l’occasion idéale de clamer cette évidence à la face du monde.

Une chose est sûre: l'Afrique retient son souffle à la veille de cette rencontre et espère que celle-ci fera enfin entendre sa voix sur la scène mondiale.

 

 

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