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Naissance du ROC, du roc?Samedi 6 Août 2016 - 13:57 Masse de pierre très dure et cohérente faisant corps avec le sous-sol : telle est la définition que le dictionnaire Larousse donne du mot roc. L’image a dû inspirer les fondateurs du Rassemblement de l’opposition congolaise, en sigle ROC, officiellement lancé, le 30 juillet, à Brazzaville. Une plate-forme politique de plus, si l’on reste mesuré ; une de trop, si l’on résume l’opinion de plus d’un Congolais devant les allers-retours sans fin des opérateurs politiques nationaux. Prenons le parti de la tolérance en imaginant les initiateurs de cette nouvelle alliance de partis animés par la volonté de donner à la démocratie congolaise la chance de se construire dans du roc. Tous relativement jeunes, Clotaire Mboussa Ella, Paul-Marie Mpouélé et Armand Mpourou, principaux animateurs du ROC savent qu’ils ont par le passé côtoyé plus vieux et plus aguerris qu’eux. Pour être ensuite délaissés et « broyés » par la machine politique qu’ils avaient contribué à fabriquer. Pour dire combien il leur faudra beaucoup d’imagination, beaucoup de recul, s’ils veulent résister à la bourrasque de la surenchère politique. Elle a en effet été souvent au cœur du combat des hommes et femmes engagés sur cette voie aventureuse de la conquête du pouvoir, de son exercice ou de sa conservation. Dans la déclaration de principe du ROC, les mots démocratie et renouvèlement figurent en bonne place. Preuve que les créateurs du mouvement affichent clairement leur intention de briguer les suffrages à tous les niveaux. Le renouvellement qu’ils prônent étant l’autre mot pour évoquer l’alternance. L’un des trois leaders a certainement tiré les leçons de son expérience personnelle au sein du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad). Il en fut l’un des ténors, se distingua par le verbe un peu haut, croisa sur son chemin les forces de police lorsqu’il était soupçonné de braver l’interdiction de manifester. Il s’est laissé convaincre, au final, que l’action politique est un long chemin fait d’accumulation de défaites et de célébration de victoires. A condition de savoir en apprécier le cours. Un autre des trois a sans nul doute, lui aussi, réflechi à son propre parcours depuis qu’il a choisi, jeune, de combattre dans les rangs de l’opposition. Il avait parfois émargé au sein des forces du Centre. Sans amasser mousse. Puis de coalition en coalition, il est arrivé au ROC. Dans l’espoir de durer. Le temps mis dans toutes ses traversées l’a certainement préparé à comprendre qu’en politique, comme en amour, on ne gagne pas toujours, d’ailleurs on perd très souvent. Le tout est de situer où se trouve l’intérêt général, de réaliser si l'on a une vision claire de son engagement. Un mot sur un deuxième autre des trois. Comme ses camarades, il a connu des fortunes diverses depuis qu’il est devenu un homme politique ou se considère tel. Modéré et pas toujours, il est de ceux qui ont néanmoins appris à inscrire leur action dans le dialogue permanent. Envisageait-il autrement peut-être son avenir politique immédiat après l’avènement de la nouvelle République ? Il est difficile de le dire. Le voilà désormais aux côtés de jeunes pour certains de la même génération que lui. Va et vois ! Si le ROC que ces jeunes acteurs politiques congolais viennent de porter sur les fonts baptismaux est une pierre, cela se révélera dans leur façon d’y ancrer la démocratie congolaise. S’il n’en est pas une, le ROC, comme avant lui d’autres groupements de ce type, apportera de l’eau au moulin de ceux qui n’y voient qu’un caprice supplémentaire d’activistes fragilisés en quête de reconnaissance. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |