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Mercredi 31 Août 2016 - 20:01

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Il ne se passe plus de jour, désormais, où les autorités du Congo s'engagent dans des actions très concrètes visant à diversifier l'économie, à créer de nouvelles sources de revenus collectifs, à compenser la perte financière générée par l'effondrement des cours du pétrole sur le marché mondial. Appliquant à la lettre le programme de "rupture" lancé par le président de la République, le chef du gouvernement et ses ministres mobilisent l'Etat de façon très claire afin de sortir au plus vite leur pays de l'impasse où il se trouve enfermé. L'on ne peut, bien évidemment, que se féliciter de voir la puissance publique s'engager résolument sur cette voie.

Mais qu'en est-il de la société civile ? Est-elle convaincue de la justesse de cette politique radicalement différente de celle suivie dans les décennies précédentes où l'Etat ne se préoccupait guère de briser le joug doré créé par l'exploitation de nos gisements d'hydrocarbures ? A-t-elle pris la mesure de la responsabilité qui est la sienne dans la mutation économique et sociale qui se dessine ? Va-t-elle se mobiliser elle aussi pour accélérer pour son plus grand bien ce mouvement historique et en tirer un juste profit pour elle-même ?

Disons-le carrément même si un tel jugement choque les bonnes âmes, nous en sommes loin, très loin. Pour de multiples raisons parmi lesquelles figure en bonne place le poids des mauvaises habitudes individuelles et collectives nées de la richesse pétrolière des décennies précédentes. Mais aussi parce que, à ce jour, aucune action concrète n'a été engagée pour expliquer aux citoyens, à tous les citoyens sans aucune exception, pourquoi et comment la "rupture" changerait de façon radicale leur train de vie, leur condition sociale, leur confort personnel.

Nous sommes bien placés, nous qui observons à la loupe la société congolaise depuis vingt ans, pour constater que dans le même temps où les services de l'Etat se mettent en bon ordre de marche dans le cadre du programme présidentiel rien ou presque n'est fait pour en expliquer de façon claire à l'opinion publique les retombées probables, sinon même certaines. Une telle action de décryptage est d'autant plus indispensable que l'enjeu de l'opération est vital au sens propre du terme.

Les Dépêches de Brazzaville

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