Enfin !

Plus les jours passent plus les erreurs commises par les grandes puissances ici et là ces dernières années démontrent leur nocivité pour la communauté mondiale dans son ensemble. D’où la question suivante qui apparait primordiale pour la suite des évènements et à laquelle, hélas,  personne ne peut aujourd’hui répondre : ces mêmes puissances vont-elles enfin cesser d’intervenir dans le plus grand désordre hors de leurs frontières sans jamais assumer les responsabilités qui en découlent ?

Ce qui se passe au Levant et plus encore en Libye ou dans le Sahel prouve de façon accablante où mènent les erreurs de jugement, d’analyse, de prospective que génèrent la richesse extrême, la surcapacité militaire, le sentiment d’impunité. Toutes proportions gardées et parce que nous ne sommes apparemment pas encore sur le point de glisser dans un conflit mondial, les « Grands » se conduisent aujourd’hui comme le fit l’Allemagne dans la première moitié du siècle précédent et l’Union Soviétique dans la deuxième moitié de ce même siècle. Ils croient naïvement que les moyens démesurés qu’ils détiennent leur permettent d’agir à leur guise dans les zones de conflit. Et, ce faisant, ils creusent un fossé dans lequel ils s’enfonceront inexorablement à terme plus ou moins rapproché.

La signature par la Chine et les Etats-Unis, le week-end dernier, de l’accord passé entre les nations lors de la dernière Conférence sur le climat, la COP 21 de Paris, semble indiquer cependant que quelque chose bouge enfin sur le terrain de la puissance. Signé par deux pays qui contribuent pour plus de 40 % à la dégradation  de l’atmosphère de la planète sur laquelle nous vivons en raison des gaz à effet de serre que produit leur suractivité  industrielle, cet accord traduit une prise de conscience dont pourraient sortir à plus ou moins brève échéance de grandes avancées. Elle prouve, du même coup, que l’espoir reste encore permis en dépit des apparences.

Est-il absurde d’imaginer dans un tel contexte que ce qui se passe aujourd’hui dans le domaine de l’écologie, de la protection de l’environnement, de la sauvegarde de la nature se passe demain sur le champ de plus en plus instable des relations internationales ? Et si oui n’incombe-t-il pas au Tiers-Monde de le dire maintenant à haute et intelligible voix  sur la scène internationale ?