Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
Le Centre se fissureSamedi 17 Septembre 2016 - 15:45 De la timide reprise de l’activité politique au Congo, après les joutes électorales des mois derniers, ce sont les partis du Centre dit de gauche, qui donnent de la voix. Pour étaler leurs divergences au grand jour. Le ton avait été donné, le 4 septembre, par le président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP). Au cours de la conférence de presse qu’il animait pour la toute première fois au nom de son parti, après sa nomination au gouvernement, le 30 avril de cette année, Digne Elvis Tsalissan Okombi s’ouvrait à l’idée de voir toutes les forces politiques proches du chef de l’Etat se retrouver pour bâtir "une mouvance présidentielle solide" destinée, déclarait-il, à soutenir son programme ainsi que les batailles à venir. A l’origine, l’UMP est un parti émargeant au Centre, mais l’on pourrait considérer que pour elle, cet encrage n’avait rien d’immuable. Après cette sortie de l’UMP, l’autre son de cloche est émis, le 11 septembre, par le Parti des démocrates pour le renouveau (PDR). Un nouveau-né de l’arène congolaise dont le fondateur, Prince Merveilleux Nsana Nsayi, était il y a peu, secrétaire général du RUNR (Rassemblement pour l’unité nationale et le renouveau), le parti d’un autre Prince, en l’occurrence, Prince Richard Nsana, le propre père de Nsana Nsayi. Ce dernier appelait alors le dirigeant de l’UMP à rompre avec le groupement des partis du Centre, suite logique estimait-il, du visible rapprochement de ce mouvement de la mouvance présidentielle dont le Centre était censé être un rival. Telle serait aussi la raison de sa prise de distance avec son père. Réponse du berger à la bergère, Nsana Nsayi et son parti recevaient à leur tour un avis de devoir faire leurs valises. C’est au nom de la coordination générale du Centre gauche que Sung Adoux Bossembo, dans une déclaration rendue publique deux jours plus tard, a fustigé l’attitude de leur camarade prononçant dans la foulée sa radiation des effectifs de la « famille ». On note chez l’un et l’autre interlocuteurs, une volonté d’en découdre aux antipodes de la démarche concertée que pourraient commander des retrouvailles au sein d’un groupement politique lorsque se pose un problème. Non, s’écharper par communiqués interposés semble la règle d'or retenue. On peut néanmoins observer la prise d’assaut du champ politique par de jeunes tenors des noms et prénoms à la chaîne, tout à fait inédits, qui font dire que la relève tant prônée s’invite tout doucement. La politique étant un chemin sinueux, ces jeunes ne s’en prendront qu'à eux-mêmes s’ils se contentent de la seule originalité de leurs noms et prénoms; s’ils ne se dotent pas de la capacité de créer quelque chose d’accrocheur dans leur façon de faire et de dire. A côté du Centre gauche qui se lézarde, les nouvelles paraissent plutôt bonnes pour le Rassemblement de l’opposition congolaise (ROC). Le 13 septembre, par la voix de sa porte-parole, Gilda Rosemonde Moutsara-Gambou, ce groupement né il y a moins de deux mois a annoncé le ralliement du Rassemblement des forces démocratiques (RFD). Vieux de 11 ans, ce parti créé, en 2005, par Joseph Hondjuila Miokono a connu des fortunes diverses. Le 30 janvier 2014, par exemple, l’espace politique congolais s’enrichissait d’une nouvelle alliance de partis dénommée "Union nationale". S’y retrouvaient, chacun à la tête de son mouvement, Bonaventure Mbaya, Joseph Hondjuila Miokono, Claudine Munari Mabondzo, Brillant Miamissa, Bertin Pandi-Ngouari. La semence n'a pas germé. Cette fois, le RFD a choisi la pierre si on peut dire. Peut-être a-t-il choisi la durée. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |