Opinion
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Journée internationale de la toléranceSamedi 12 Novembre 2016 - 19:15 C'est à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'Unesco que les États membres de cette organisation ont adopté une déclaration de principe sur la tolérance. Ainsi, depuis novembre 1995, chaque année le 16 novembre, la communauté internationale célèbre la Journée internationale de la tolérance avec des activités qui s'adressent à la fois aux établissements d'enseignement et au grand public. C’est également à la faveur du Sommet mondial de 2005 que les chefs d'État et de gouvernements s’étaient engagés à élargir partout le bien-être humain, la liberté et le progrès, en encourageant la tolérance, le respect, le dialogue et la coopération entre les différentes cultures, civilisations et populations. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et nous sommes en droit de nous questionner sur le constat quant aux préjugés qui dit-on, ont la dent dure. La tolérance est elle partout au rendez-vous ? Ce qui demeure de nos jours, malgré un discours officiel, poli, exhortant à la "tolérance" et encensant la liberté, c’est la haine de l'autre qui persiste. Peut-être n’avons-nous pas assez martelé et communiqué sur la notion de tolérance et son implication? « La tolérance n'est ni complaisance ni indifférence, c'est le respect et l'appréciation de la richesse et de la diversité des cultures de notre monde, de nos modes d'expression et de nos manières d'exprimer notre qualité d'êtres humains». Les peuples se caractérisent naturellement comme nous le savons par leur diversité et seule la tolérance peut assurer la survie de communautés mixtes, dans chaque région du globe, il faut donc encourager l'éducation à la tolérance. Il est vrai que l’on tolère aujourd’hui souvent plus par politesse, ruse ou calcul. Mais si l'on veut sortir de cette conception et de cette pratique de la tolérance, il faut passer à l'idée de respect en adoptant cette attitude de quelqu'un qui admet chez les autres leurs manières de penser et de vivre différentes des siennes. Il est sain de nous poser la question de la lutte contre l'intolérance et de jauger son niveau d’exécution. Cette lutte nécessite des lois et cela implique implicitement les Etats, car tout Etat a la responsabilité de s’assurer le renforcement de la législation sur les droits de l'Homme, de bannir et punir les crimes motivés par la haine. L'Etat doit garantir un accès impartial aux tribunaux et aux organismes de défense des droits de l'Homme pour empêcher que les citoyens ne fassent justice eux-mêmes. La lutte contre l'intolérance implique aussi l'éducation car les lois sont nécessaires mais insuffisantes pour contrecarrer l'intolérance due trop souvent au fait de I‘ignorance et la peur, peur de l'inconnu et de l'autre. Il faut éduquer plus et mieux. L’Unesco nous montre comment, à l’instar de son Prix -Madanje et Singh pour la promotion de la tolérance et de la non-violence, qui existe depuis 1995 et récompense des activités significatives pour la promotion de la tolérance dans le domaine scientifique, artistique, culturel ou de la communication. Il faut également une plus grande interaction avec, entre autres, un plus grand accès à l'information afin de limiter plus efficacement I‘influence de ces propagateurs de haine, une plus large mise en œuvre des mesures qui favorisent et encouragent la liberté de la presse et son pluralisme, afin que les lecteurs puissent faire la distinction entre les faits et les opinions. L'action non-violente demeure un moyen par excellence pour exprimer et manifester sa solidarité avec des victimes de l'intolérance, discréditer et mettre un terme à l'intolérance, la violence et à la haine. Ferréol GASSACKYS Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |