Manœuvres

Alors que débute chez nous - même si le coup d’envoi n'en est pas encore donné - la campagne au terme de laquelle seront renouvelées, au moins en partie, les deux chambres du Parlement et les collectivités locales il n'est ni prématuré, ni inutile d'imaginer ce qui pourrait sortir des urnes.

De deux choses l'une, en effet : ou bien les différents scrutins se dérouleront dans l'indifférence générale faute pour les acteurs politiques de s'être mobilisés suffisamment tôt pour convaincre les électeurs de se déplacer le jour venu afin de déposer leur bulletin dans l'urne et rien ne bougera sur la voie où le Congo s'est engagé en modifiant ses institutions pour accélérer son émergence; ou bien les partis et formations en lice, cessant de discourir dans le vide, proposeront de véritables plans d'action pour les dix prochaines années et un débat démocratique s'engagera sur la place publique d'où naîtra le moment venu un nouvel élan vers le développement.

Si nous évoquons ici et maintenant ce problème, c'est parce que l'un des principaux enjeux des élections à venir sera précisément la mobilisation du corps électoral. Or celle-ci ne se produira que si, dès à présent, la majorité comme l'opposition proposent à celles et ceux qui ont l'âge de voter des solutions pratiques aux problèmes que les uns comme les autres affrontent dans leur vie quotidienne. Mais si, a contrario, les candidats attendent le dernier moment pour se déclarer et faire connaître leurs options l'on peut être certain que l'absentéisme l'emportera avec toutes les conséquences négatives que cela aura pour notre jeune démocratie.

Dans le moment difficile que traverse la nation congolaise, impactée durement par la crise économique née de l'effondrement des cours du pétrole sur les marchés mondiaux, rien n'est plus important, nous semble-t-il, que l'instauration à l'échelle nationale d'un dialogue centré sur les défis à relever et les voies à suivre pour y parvenir. C'est effectivement le véritable enjeu de la campagne qui débutera incessamment, du moins faut-t-il l’espérer ;

Voyons si la classe politique fera siennes ces remarques qui ne relèvent pas de la spéculation mais d'une observation attentive de la scène nationale.