Avancée

Certes, rien n'est encore joué au sein de l'opposition où s'affrontent depuis des mois les modérés, qui jouent la carte de la démocratie, et les radicaux, qui s'enferment dans le déni de la Nouvelle République. Mais tout indique aujourd'hui que les premiers ont gagné la partie sur le plan politique alors que les seconds ne survivront pas à la prochaine joute électorale qui fera apparaître de façon accablante leur manque d’assise populaire.

Pour dire les choses de façon plus claire encore l'Upads, parti de l'ancien président Pascal Lissouba, a aujourd'hui toutes les cartes en mains pour s'affirmer comme le véritable leader de l'opposition. Solidement ancrée sur toute l'étendue du territoire national, notamment dans le sud, ayant réussi à surmonter les divisions internes qui l'avaient affaibli lors des précédents scrutins, se dotant d'organes de gouvernance efficaces, elle a toutes les chances de s'imposer à la faveur des élections législatives et locales comme le pivot de l’opposition. Et de bénéficier, par conséquent, du statut officiel que réserve la Constitution du 6 novembre 2015 à la formation politique légitimée par le vote populaire.

Les propos tenus samedi par son premier secrétaire, Pascal Tsaty Mabiala, lors de son échange de vœux avec la presse ont confirmé que l'opposition démocratique a pris enfin la juste mesure des défis qu'elle devra relever dans les semaines à venir et qu'elle ne se laisse plus manœuvrer par le petit groupe d'opposants radicaux qui tentait peu ou prou de prendre son contrôle. L'on peut donc s'attendre à ce que le double scrutin législatif et local qui se déroulera dans le courant du mois de juillet voit l'Upads s'affirmer comme une alternative crédible à la majorité en place que domine plus que jamais le Parti congolais du travail.

Si ce pronostic est juste on peut s'attendre à ce qu'enfin le débat public gagne en sérieux, en profondeur, en pragmatisme, bref en efficacité. La légitimité de la Nouvelle République n'étant plus mise en cause par la classe politique dans sa grande majorité va enfin débuter la confrontation des idées, des projets, des programmes sans lesquels il n'est pas d’alternance possible. Même si cela ne se voit pas encore, le Congo peut désormais se préparer à de réelles avancées dans ce domaine stratégique entre tous.