Défi

Parmi les défis que le Congo devra relever dans les années à venir il en est un qui devrait, nous semble-t-il, figurer en bonne place dans la liste des priorités de l'action gouvernementale. Ceci alors même que les difficultés économiques nées de la chute brutale des cours du pétrole sur les marchés mondiaux suscitent, chez nous comme sur toute l'étendue du Bassin du Congo, des tensions sociales qui ne cessent de grandir.

Ce défi est celui de l'intégration régionale qui s'accélérera dans les mois et les années à venir au point de faire de l'Afrique centrale l'une des régions les plus actives, les plus dynamiques, les plus attirantes du monde moderne. Un mouvement historique que les grandes puissances anticipent résolument comme l'ont prouvé ces derniers mois l'installation à Brazzaville du siège de la Banque Sino-Congolaise pour l'Afrique, l'extension du port de Pointe-Noire par le groupe français Bolloré, ou le lancement de la chaîne de télévision panafricaine Africanews filiale d'Euronews.

Placé sur le plan géographique dans une position idéale le Congo, notre Congo, joue résolument depuis vingt ans la carte d'une communauté de nations qui rassemblera tous les pays frères qui l'entourent. Il s'est doté dans ce but d'infrastructures routières, ferroviaires, aériennes qui en font aujourd'hui un passage obligé entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest de l'Afrique centrale. Et sa capitale figure désormais parmi les plus accueillantes du continent grâce à son aéroport, ses hôtels, ses voies rapides, ses salles de conférence - celle de Kintélé notamment qui sera inaugurée courant avril -, ses équipements de toute nature.

Il nous reste maintenant à convaincre les citoyens, tous les citoyens que de ce mouvement historique, imaginé et voulu par la plus haute autorité de l'Etat, naîtra à très court terme un bond en avant qui profitera à chacun d'eux. Car, pour l'instant, la plupart d'entre eux doutent toujours du bien-fondé de cette politique d'ouverture et se demandent s'il est raisonnable de poursuivre en période de crise la politique ambitieuse qui a permis cette ouverture sur le monde extérieur.

Le meilleur moyen de combattre le pessimisme ambiant ne serait-il pas aujourd'hui d'expliquer au commun des mortels de quoi demain sera fait ?