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Mammouth

Vendredi 20 Octobre 2017 - 14:08

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Dans le même temps où le président français, Emmanuel Macron, se préoccupe de resserrer les liens existant entre son pays et l'Afrique, liens qui n'ont cessé de se distendre  tout au long des dernières années, il ferait bien de mettre de l'ordre dans le "mammouth" qu'est devenu, au fil de ces mêmes décennies, l'Audiovisuel public français en général (une bonne dizaine de chaînes de télévision et de radios !) et tout particulièrement l'Audiovisuel extérieur rebaptisé récemment France Médias Monde (RFI, France 24, MCD).

Outre le fait que les finances de la France, en chute libre depuis des années, ne peuvent plus supporter de telles dépenses, le désordre que la multiplication anarchique de ces chaînes provoque sur le plan de la communication publique  atteint, en effet, un niveau dangereux qui sape l'image d’une France rénovée, rajeunie, qu'entend projeter le nouveau chef de l'Etat.

Le fait qu'Emmanuel Macron ait choisi, il y a quelques jours, le groupe de télévision privé TF1-LCI pour expliquer aux Français la stratégie qu'il compte appliquer afin de redresser la France a lancé un signal fort aux dirigeants des chaînes publiques qui pensaient jusqu'alors pouvoir puiser sans réserve dans les caisses de l'Etat. Mais, le chef de l’Etat va devoir aller plus loin, beaucoup plus loin, s'il veut que la voix de la France redevienne intelligible, voire simplement audible, dans un domaine, celui de l'information, qui, du fait de la mondialisation, s'impose chaque jour un peu plus et sous toutes les latitudes, comme éminemment stratégique. Ce qui l'amènera à imposer aux chaînes publiques, de radio comme de télévision, des réformes qui susciteront inévitablement de vives polémiques au sein même de la Tour de Babel qu'est devenu au fil des ans l'Audiovisuel public français.

Qu'il nous soit permis de dire une fois encore, ici même, que les pays africains devraient pour leur part s'employer à être plus présents qu'ils ne le sont aujourd'hui dans le champ de la communication et de l'information au plan mondial. Car, dans le même temps où les médias publics français vont devoir se serrer la ceinture, les opportunités se multiplieront pour nos propres médias de se faire mieux entendre hors des frontières de leurs pays respectifs. Une opportunité qu’il serait regrettable, convenons-en, de laisser passer sans la saisir.

Les Dépêches de Brazzaville

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