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Les prophéties monnayées ont supplanté la moralisation !

Samedi 20 Janvier 2018 - 15:45

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Le constat est fait par ceux qui fréquentent les églises. Quand ils sortent de là, ils racontent le déroulement des cultes aux non-croyants. Ce déroulement, disent-ils, ne porte souvent que sur les prophéties d’argent. Or, la moralisation, à moins que les propriétaires des assemblées religieuses nous disent le contraire, occupe une place de choix dans toute rencontre religieuse, car elle conscientise les fidèles en chassant dans leur esprit les velléités du mal au profit de la bonne mentalité.

La moralisation, rappelons-le, est un processus par lequel on inculque de normes et valeurs admises dans la cité dans la mentalité des gens afin qu’ils intègrent la notion du bien et rejettent celle du mal pour une vie harmonieuse.

Alors qu’est-ce qui se passe dans certaines églises et assemblées ces derniers temps ? Peu de temps est consacré à la moralisation  des fidèles. Le culte se fonde dans sa quasi-totalité  sur les prophéties de bonheur, de la prospérité et des sommes colossales d’argent. Encore que les choses se passent d’une manière « inacceptable ». Tout bon fidèle, semble-t-il, que le pasteur a vu son bonheur venir dans les prochains jours est appelé à lui déverser une certaine somme d’argent par des mécanismes difficiles à comprendre. Et cela s’appelle « acte de foi ». En retour, le fidèle espère vite trouver plus, voire obtenir une grande prospérité. Et cela se passe tout le temps. Combien sont-ils ces fidèles ?

Si l’Église se voit comme l’un des cadres sociaux importants dans la formation de la mentalité religieuse, la même mentalité qui n’est pas autre que celle de la vie en société, pourquoi diable la moralisation ne devrait pas prendre le dessus sur les prophéties d’argent ? Ne pas voler, ne pas causer du tort à autrui, ne pas défier l’autorité de l’État, respecter des institutions,  la hiérarchie, les aînés, etc., sont bien sûr les valeurs enseignées à l’école à travers les cours de l’éducation morale et de l’instruction civique mais les mêmes principes forment bien le corpus des valeurs morales religieuses.

Créer une église serait-il identifié à un débouché sur le marché du travail ? Si non, pourquoi s’enrichir sur le dos des fidèles à travers des prophéties qui ne parlent que d’argent ? Pire, ces gens-là évitent maintenant de prophétiser sur la fin du monde et des mariages puisque nombreux ont échoué sur ces voies. Ils préfèrent maintenant endormir les fidèles en prêchant de plus en plus sur la prospérité et le bonheur tout en jetant de côté la moralisation.

Pour conclure sur ce constat quelque peu honteux, nous reprenons des écrits d’un homme de Dieu que l’on tait le nom : « Aujourd’hui, dans les assemblées religieuses, l’argent a atteint une cote historique de survalorisation qui amène beaucoup de leaders religieux à prêcher l’argent, rien que l’argent, jusqu’à s’adonner à des pratiques fétichistes et occultes à la recherche d’onction, de puissance et de soi-disant charismes pour en avoir en abondance au mépris de l’Evangile du Maître ».

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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