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MigrationsMardi 2 Avril 2019 - 11:29 Que l'un des plus proches collaborateurs du pape François, le cardinal guinéen Robert Sarah, ait raison lorsqu'il alerte sur le danger extrême que fait courir à l'Europe et à l'Afrique la vague incontrôlée et incontrôlable des migrants vers le Vieux continent, ne fait hélas ! aucun doute. Résumé en deux phrases que voici - " Le déracinement culturel et religieux des Africains projetés dans des pays occidentaux qui traversent eux-mêmes une crise sans précédent est un terreau mortifère. La seule solution durable passe par le développement économique de l'Afrique " (1) - cet avertissement lance, en effet, une alerte rouge pour les deux continents ; mais il indique aussi très clairement la voie que ceux-ci doivent suivre s’ils veulent éviter les drames en série qui se préparent sur leurs territoires respectifs. Croire, comme le disent à longueur de discours et comme en sont apparemment convaincus les dirigeants européens, qu'une plus stricte surveillance des frontières, le rapatriement vers leur pays d'origine des migrants qui ont réussi à les franchir, l'enfermement temporaire de ces êtres humains dans des camps de transit, le démantèlement des filières criminelles qui prolifèrent sur les migrations sauvages, croire donc que ces actions mettront fin à la vague qui ne cesse de gagner en puissance n'est pas autre chose que refuser de regarder la vérité en face. Et refuser de prendre les mesures qui pourraient y mettre fin. Seul, en effet, le développement des pays du grand Sud d'où partent les migrants stoppera le mouvement d'une ampleur historique qui menace désormais l'unité de l'Europe si chèrement acquise au sortir des deux guerres mondiales du siècle précédent. Mais si les nations du Vieux continent ne mettent pas, comme on dit, la main à la poche pour financer l'essor africain dans un délai raisonnable, les problèmes auxquels ces mêmes nations se trouvent confrontées s’aggraveront de façon dramatique. Oui, le moment est venu pour les Européens de prendre la juste mesure de leurs responsabilités dans la stagnation économique qui a généré la vague migratoire. S'ils ne le font pas très vite, ils se trouveront confrontés à des problèmes qu'ils seront incapables de résoudre. Et ils paieront très cher leur aveuglement.
(1) Cardinal Robert Sarah : "Le soir approche et déja le jour baisse". Troisième livre d'entretiens avec Nicolas Diat, paru aux Editions Fayard, mars 2019.
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