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Mardi 2 Avril 2019 - 21:36

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Ce que démontrent les événements auxquels nous assistons ces derniers temps dans différents pays - la France, le Venezuela, l'Algérie notamment -, c'est bien que la société civile se fait entendre de plus en plus nettement dans le débat public. Qu'elle soit organisée ou pas, elle parvient à se mobiliser avec force dans le but de changer le cours de l'Histoire sans pour autant recourir à la violence comme ce fut le cas sur tous les continents dans les siècles précédents. Et s'il est encore trop tôt pour tirer une conclusion définitive des mouvements que nous voyons se produire sous nos yeux, il ne l'est pas d'y réfléchir dès maintenant.

Dans le système démocratique qui s'est imposé partout dans le monde ces dernières décennies, le débat public se déroulait jusqu'à présent au sein des seules institutions représentatives – assemblées parlementaires, conseils régionaux et municipaux … –, des organisations de la société civile – partis politiques, syndicats, associations … –, des structures chargées de veiller au respect de la liberté individuelle et collective – conseils et assemblées diverses –. Mais voici que soudain, grâce au dialogue instantané que créent les nouveaux moyens de communication entre les hommes, le débat gagne la rue, s'étend en un temps très bref à l’ensemble du territoire national, mobilise toutes les couches de la société ou presque. Avec, comme conséquence, de changer la donne de façon radicale dans le domaine de la gouvernance publique comme le démontre le départ programmé d'Abdelaziz Bouteflika en Algérie avant la fin de ce mois.

La leçon qui ressort de ce qui précède est bien que les démocraties vont devoir intégrer, dans leur mode de gouvernance, le fait que les simples citoyens sont aujourd'hui capables de se faire entendre avec suffisamment de force dans la rue pour changer le cours de l'Histoire. Certes, de tels mouvements se sont produits dans le passé comme on l'a vu avec les révolutions tranquilles ou violentes qui ont rendu incontournable, tout au long des deux derniers siècles, le système démocratique dans lequel nous vivons aujourd'hui. Mais l'abolition du temps et de l'espace qui naît de l’universalisation des moyens de communication et que concrétise le développement des réseaux sociaux rend inévitable, à bref délai, une adaptation des modes de gouvernance.

Il n'est évidemment pas trop tôt pour y réfléchir.   

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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