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Analyse

Mardi 22 Juillet 2014 - 12:02

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Si nous avons attendu plusieurs jours avant d’évoquer ici le drame qui a coûté la vie aux 298 passagers du vol de la Malaysian Airlines que le mauvais sort fit passer au dessus de l’Ukraine en fin de semaine dernière, c’est parce que dans ce genre de circonstances mieux vaut se garder de commenter à chaud l’évènement. Cinq jours après l’attentat commis contre cet appareil civil, nous avons maintenant suffisamment de données pour énoncer les quelques vérités suivantes :

1- Même s’ils s’en défendent les dirigeants russes et américains s’engagent dans une nouvelle « guerre froide » qui ne dit pas son nom. Les Américains et les Européens tentent d’empêcher la Russie de redevenir une puissance majeure en menant jusqu’à son terme la décomposition de son empire. Les Russes, quant à eux, sont prêts à tout pour stopper ce mouvement et conserver les « marches » constituées au lendemain de la deuxième guerre mondiale pour empêcher une nouvelle agression venue de l’Ouest. Le désaccord entre les deux camps est donc total, complet, probablement irréductible.

2- Dans un semblable contexte tout est bon, de chaque côté, pour faire triompher la mauvaise cause que l’on défend. Les Occidentaux feignent de croire au caractère démocratique du régime qu’ils ont peu ou prou installé à Kiev et utilisent les sanctions économiques comme une force de dissuasion. Les Russes, eux, fournissent sans l’avouer de puissants moyens aux séparatistes ukrainiens et les aident, quoi qu’ils prétendent, à s’en servir. Les uns comme les autres jouent avec le feu comme ils le firent pendant quarante ans sans se soucier du reste de la planète.

3- Il est peu probable, cependant, que le pire sorte de la crise présente. Non parce que la sagesse finira par l’emporter sur la déraison qu’engendre inévitablement la puissance militaire et financière chez ceux que l’on appelle les « Grands », mais parce que chacun garde en mémoire les terribles dégâts provoqués par le conflit mondial qui les réunit puis les sépara. À terme plus ou moins rapproché, les États-Unis et la Russie devront conclure, sans le formuler, un pacte semblable à celui qui leur évita durant la guerre froide de s’affronter directement.

À ce point du raisonnement, une évidence s’impose que nous avons évoquée ici même à plusieurs reprises : le nouveau duel qui s’amorce rend indispensables la réforme de la gouvernance mondiale et l’émergence au sein des institutions internationales de forces indépendantes capables de ramener les « Grands » à la raison.

Les Dépêches de Brazzaville

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