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Clément Ossinonde

Jeudi 7 Janvier 2016 - 15:34

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2015 est passé. 2016 est là. Brin d’Histoire rempile pour une nouvelle saison. Pour cette première livraison de cette nouvelle année, j’ai choisi de parler de Clément Ossinonde. Une personnalité d’une rare empathie. Ce Brin d’Histoire est un devoir de reconnaissance et de gratitude. Alors que je mettais la dernière main à mon premier ouvrage, je l’ai fortuitement rencontré. Mis au courant de l’imminence de cette parution, sans hésiter, il mit gracieusement à ma disposition son abondante documentation sur la musique congolaise. Ce geste est rare pour être souligné. Je l’en remercie profondément.

Ceux qui surfent sur Internet sont sûrement tombés un jour sur l’une de ses nombreuses chroniques sur la musique congolaise du Pool Malebo dont il est fin connaisseur. Il est tombé dans la musique très jeune dans une chorale de Brazzaville. Après une tentative de faire carrière dans l’art d’Orphée, aux éditions Ngoma, à Léopoldville (Kinshasa), il choisit de se lancer dans la chronique musicale. Il en signe une dans le magazine Bingo, en 1964, consacrée à Jean Serge Essous, immense musicien congolais. Bingo est un magazine, crée au cours des années 50, qui a tenu la dragée haute à Jeune Afrique, l’autre magazine panafricain, jusqu’à disparition au milieu des années 70. Y officiaient quelques unes des plus grandes plumes africaines et afro-caribéennes : Paulin Joachim, Paul Bernetel, Ebongué Souelé, Marie Thérèse Rouil, entre autres. C’est ici l’occasion de rendre un hommage appuyé à ces illustres prédécesseurs qui m’ont profondément influencé.

À partir de 1969, et pendant de nombreuses années, Clément Ossinondé anime la célèbre et légendaire émission de Radio Congo, « Le Coco » (Club des orchestres congolais), porté sur les fonts baptismaux, quelques années auparavant, par Claude Bivoua Bimbakila, Franklin Boukaka et Samba Miguel. Il en animera d’autres sur la même radio et, plus tard, à Radio Liberté.

Comptable dans une société privée de Brazzaville, secrétaire général de l’orchestre Bantous, il est adoubé par Jean Jules Okabando, un dirigeant de la JMNR (Jeunesse du mouvement national de la révolution), il intègre la commission culturelle de cette organisation politique. Il se retrouve par la suite dans l’UJSC (Union de la jeunesse socialiste congolaise) sous la direction du premier secrétaire de cette organisation, susnommé.

En 1969, l’assemblée générale de l’UMC (Union des musiciens congolais) le désigne président de cette organisation. C’est ainsi qu’il est dans la délégation congolaise au Premier Festival panafricain d’Alger, au cours de la même année. Es qualité, il se rend à Cuba, en 1974, en compagnie de l’orchestre Bantous. Ce groupe emblématique de la musique congolaise y rencontre un véritable succès. Le public cubain n’hésite pas à surnommer José Missamou, chanteur talentueux de la salsa, Béni Moré, du nom du célèbre chanteur cubain.

Clément Ossinonde est né le 23 novembre 1939 à Kantse (Okoyo) dans le département de la Cuvette Ouest. Comptable, journaliste, diplomate, après une carrière bien remplie, il s’est installé en France, au début des années 2000. Il est aujourd’hui, le chroniqueur musical multimédia le plus sollicité sur la place de Paris, en raison de sa solide connaissance de la musique congolaise.

Clément Ossinonde compte à son actif de nombreux écrits, parmi lesquels, son « Panorama de la musique congolaise », paru au début de la décennie 80. Ces dernières années, il a publié quelques ouvrages sur les Bantous de la capitale et, surtout, un condensé de l’histoire de la musique congolaise. Ses publications font autorité. Bonne et heureuse année 2016, mon vieux.

 

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