Coalition pour la promotion de l’histoire de l’Afrique

Il se passe toujours quelque chose à la Maison de l’Unesco de Paris. Pour ce mois d’octobre  particulièrement chargé, nous avons choisi d’évoquer la Première réunion de la Coalition internationale des artistes pour la promotion de l’Histoire générale de l’Afrique qui s’y tiendra  le Mercredi  7 octobre 2015 de 16  à 19h.

Il faut se rappeler pour la petite histoire que c’est en 1964 que l’Unesco lançait l’élaboration de l’Histoire générale de l’Afrique avec pour objectif de remédier à l’ignorance généralisée sur le passé de l’Afrique.

Il s’est donc agi de reconstruire, pour le continent,  une histoire qui  le libère des préjugés raciaux découlant des siècles de servitude, de colonisation et ainsi lui permettre d’entrevoir une perspective africaine. C’est ainsi qu’à l’époque, les plus grands spécialistes africains et internationaux furent mis à contribution. Parmi ceux-ci on notait : J. F. Ade Ajayi (Nigéria), Amadou Hampaté Bâ (Mali), Cheikh Anta Diop (Sénégal), Mohamed El Fasi (Maroc), Josef Ki-Zerbo (Burkina Faso), Gamal Mokhtar (Egypte), Djibril Tamsir Niane (République de Guinée), Théophile Obenga (République du Congo), Bethwell Allan Ogot (Kenya), et plusieurs autres spécialistes venus d'Afrique, des Caraïbes, des Amériques et d'Europe.

Ainsi donc, c’est  sous la supervision d’un Comité scientifique international aux deux tiers africains, qu’on aura préparé et édité huit volumes qui  totaliseront près de 10.000 pages et porteront sur plus de trois millions d'années de civilisation. Un travail qui aura ainsi mobilisé au total plus de 230 historiens et autres spécialistes pendant plus de 35 années.

Cette œuvre titanesque, traduite en 13 langues dont l’anglais, le français et l’arabe, mais aussi quelques langues africaines fût achevée en 1999 et se présente de nos jours comme une contribution majeure pour l’humanité quant à  la connaissance de l’histoire et de l’historiographie africaines et son utilisation pédagogique.

Ce projet entrepris par l'UNESCO dès 1964 se poursuit car  depuis 2009. L’on s’est concentré sur l’élaboration et la rénovation de l’enseignement de l’histoire dans les pays de l’Union africaine (UA) et la mise en place de matériel pédagogique d’accompagnement à l’attention des écoles primaires et secondaires sur la base des huit volumes.

Le 7 octobre prochain, nous assisterons à la Première réunion de la Coalition internationale des artistes pour la promotion de l’Histoire générale de l’Afrique qui se déclinera en un Colloque où seront accueillis musiciens, écrivains, plasticiens, dramaturges, comédiens et autres professionnels du domaine des arts pour le lancement de ce réseau mondial.

Quelles en sont les attentes ? La coalition sera appelé à soutenir la promotion de l’ouvrage de référence publié par l'UNESCO. L'événement se célèbrera en présence du porte-parole de la Coalition, le musicien d’origine congolaise Ray Lema. Il s’agira de présenter aux artistes les principaux objectifs de ce réseau mondial et de les inviter à s'y associer, en signant la Déclaration d’engagement qui sera remise à la Directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova. Par cet acte, l’Unesco entend sceller l'engagement des artistes  pour le soutien et la promotion du projet afin que le grand public et la jeunesse en particulier  se l’approprient, car, il faut bien l’admettre, cet ouvrage de référence  reste peu connu du grand public. Et l'UNESCO est déjà à pied d’œuvre pour le neuvième volume de l’Histoire  qui  vise l’actualisation du contenu déjà publié et la mise en relief des nouveaux défis que rencontrent l'Afrique et ses diasporas.