Ébola

Ce que nous rappelle tragiquement la fièvre Ébola qui sévit en Afrique de l’Ouest et, plus près de nous, dans des zones isolées de la République démocratique du Congo, c’est que l’homme ne peut se mettre à l’abri des maladies épidémiques qu’en respectant des règles sanitaires aussi strictes qu’élémentaires. Et ce rappel concerne tous les peuples du continent, le nôtre y compris, alors même que la grande majorité des populations africaines ne sont pas touchées par le mal et ne le seront vraisemblablement pas, contrairement à ce que laissent entendre les grands médias internationaux.

L’hygiène est, en effet, plus que jamais la clé du développement harmonieux des sociétés humaines. Partout où ses lois élémentaires sont respectées, la durée de vie des hommes et des femmes s’allonge. Partout où elles sont ignorées, bafouées, jugées secondaires, elle se réduit insidieusement, voire même de façon dramatique, lorsque fondent sur les groupes humains les maladies qui se transmettent par un simple toucher.

Qu’il le veuille ou non, l’homme demeure un être vulnérable. Même s’il maîtrise de mieux en mieux la nature par définition hostile qui l’entoure, il reste soumis aux mille et un dangers que son inconscience, son ignorance, son orgueil même lui font ignorer. En témoigne : le fait que, malgré les progrès immenses accomplis dans les dernières décennies sur le plan médical, de redoutables épidémies le menacent toujours contre lesquelles seule la mobilisation internationale peut lutter efficacement.

Tout ceci pour dire que même si le Congo n’est pas touché par l’épidémie de fièvre Ébola, celle-ci nous offre une bonne, très bonne occasion de renforcer, sur toute l’étendue du territoire, les dispositifs sanitaires existants. Et aussi pour rappeler, avec force à chaque citoyen, à chaque citoyenne, qu’ils ont une responsabilité personnelle dans la protection de leur pays contre ce genre de maladie. Observer scrupuleusement les règles de l’hygiène individuelle et collective, maintenir propre l’environnement, débarrasser les rues et les parcelles des produits en décomposition qui les encombrent, nettoyer systématiquement les cours d’eaux sont autant  de gestes simples qui nous protègeront. Le moment présent n’est-il pas idéal pour le rappeler avec force ?