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Les Congolais se parlent à Case de Gaulle

Mardi 22 Juillet 2014 - 13:00

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La fête nationale française est célébrée chaque année à Paris, mais également dans les chancelleries françaises de l’étranger. C’était le cas à Brazzaville où dans la soirée, les jardins de la Case de Gaulle, résidence officielle de l’ambassadeur de France au Congo, avaient fait le plein des invités du chef de la mission diplomatique. Parmi ceux-ci, évidement de nombreux résidents français, mais aussi diverses personnalités congolaises du monde politique, administratif, médiatique, de la société civile et de la force publique, sans doute, trié sur le volet.

A côté de l’officiel, marqué par le discours de l’ambassadeur Jean-Pierre Vidon, dont c’était la première réunion publique en cette place depuis sa prise de fonction, le 20 mars dernier ; à côté de la remise de décorations aux heureux récipiendaires, cette soirée était animée par quelques rencontres inattendues. Attention, il se pourrait qu’il s’agisse d’une méprise de notre part, mais les embrassades que s’échangeaient les cadres politiques congolais sur l’instant n’avaient pas l’air du déjà-vu. Ces étreintes suivies d’échanges amicaux, de taquineries gaies tranchaient avec  le plat qu’ils servent à l’opinion tous les jours, avec les discours que développent ces dirigeants lorsqu’ils usent de leur droit à la parole.

Tenez : Mathias Dzon, Clément Mierassa, Guy-Romain Kinfoussia, Pierre Ngolo, et d’autres se vouaient des courtoisies réciproques, restaient longtemps en repérage des objectifs des photographes et cameramen, parlaient avec animation de ce qui les regarde. Ils se promettaient des face-à-face dans les émissions grand-public des médias nationaux. Quand on sait que les trois premiers, tous membres de l’opposition dite radicale ne ménagent pas l’organisation politique de Pierre Ngolo, le parti congolais du travail ; quand on mesure que souvent, les militants et sympathisants des deux camps se croient en état de guerre permanente, de telles retrouvailles peuvent créer l’apaisement.

Certes, il ne faut pas penser que ces images suffisent à tout arrondir, mais il serait injuste de dire que ces hommes ne se parlent pas ou ne peuvent pas se parler. Bien au contraire, ils peuvent et doivent se parler. Pour les amuser, un confrère qui les avait à l’œil a lancé : « Laissez les journalistes vous prendre en photo pour montrer que, finalement, vous trompez la population en faisant croire que vous êtes ennemis ». Ce qu’ils ont d’ailleurs bien pris.

La seule chose qui peut faire réfléchir est de voir que la Case de Gaulle soit le seul lieu où se produisent ces embrassades. Voir ces invités de la Case de Gaulle échanger à bâtons rompus ce soir-là donnait l’impression qu’on se trouvait sous l’ombre tutélaire d’une maison de consensus et de l’unité.

Ceci dit, on peut se demander pourquoi les politiques congolais ne réservent-ils pas le même accueil à la fête nationale du 15 août, qui célèbre l’indépendance de leur pays. A cette manifestation, l’opposition est-elle invitée officiellement ou pas ? Si la réponse est affirmative comme on l’entend dire de source informée, pourquoi répond-elle donc toujours par un zapping éblouissant? Pourquoi ne veut-elle pas prendre la place qui lui revient, à juste titre, dans ces moments de réjouissances républicaines ?

Dernière pétition : pourrait-on prendre date à Sibiti, dans la Lékoumou, où le Congo fêtera dans un mois ses cinquante quatre ans d’indépendance en présence des forces vives de la nation, mais aussi des corps diplomatiques accrédités chez nous ?

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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